Il me paraissait nécessaire toutefois de faire un clin d’œil à l’œuvre de François Mauriac, ne serait-ce que pour me donner l’occasion d’en parler à de nombreuses reprises. J’ai fouillé donc dans ma bibliothèque avec dans l’idée de lui chiper un titre. J’ai passé en revue quelques-uns de ses livres : Le Feu sur la terre, L’Agneau, La Chair et le Sang ? Trop marqués religieusement ! Galigaï, Le Sagouin ? Trop marqués linguistiquement ! Les Chemins de la mer, Plongées ? Porteraient à confusion (ce n’est pas un blog sur mes activités subaquatiques du dimanche) ! Journal, Un homme de lettres ? Trop communs ! Un adolescent d’autrefois ? Trop inexact ! Les Maisons fugitives ? Trop proustien ! Enfin bon… Je me suis souvenu d’une courte nouvelle que Mauriac avait écrite vers 1920, je crois. Au milieu de la nuit bordelaise, Gabriel frappe à la porte d’Octave pour lui demander l’hospitalité avant d’embarquer sur L’Afrique. Celle-ci lui est gentiment refusée, le bateau coulera, Octave se repentira. L’œuvre de Mauriac est encore tâtonnante à cette période. Il tombe ici dans les facilités du récit édifiant et du style classique aux effets surannés. L’atmosphère pesante et la complexité des caractères atteinte dans Genitrix, Thérèse Desqueyroux ou Ce qui était perdu n’y est encore que diffuse. J’aime toutefois les premières lignes de cette nouvelle, où Mauriac règle (sans violence) ses comptes avec les mouvements littéraires en vogue. Et dans le détail, on s’aperçoit de la grande maîtrise de l’auteur dans le mouvement général du récit.
Le visiteur nocturne est, lui aussi, un titre très pris. Par les mystiques, par les errances intimes, par les insomniaques. Rien de tout cela ne saura définir ce blog.
J’aime aussi que ce titre résonne un peu comme le nom d’un super-héros... Chacun verra ce qu’il voudra dans cet aveu.