Je suis allé récupérer ce matin les exemplaires restant en stock des Explorateurs, aux Editions Lokomodo. Au nombre de 54, ils sont en bon état et il n'y a pas eu de problème - la remise éditeur est très correcte. J'ai donc signé le chèque, récupéré les ouvrages et apposé une seconde signature, sur le document officiel de résiliation de contrat. Les droits d'auteur me seront versés début 2012, comme prévu. Je suis heureux que cette page soit tournée. Il était nécessaire pour mon expérience personnelle que je sois édité, parce que cela m'a procuré une connaissance du milieu de l'édition. Si je dois en tirer une leçon, mais qui à mon avis est valable dans bien d'autres secteurs que l'édition, c'est celle-ci : le rapport de force l'emporte le plus souvent sur la loi écrite. Je ne parle pas là de ma relation avec Lokomodo, à présent apaisée, mais bien de la manière dont fonctionne tout le système. Et je pense à une loi en particulier, l'article L. 442-6-III du code de commerce, qui stipule que "le délai convenu entre les parties pour régler les sommes dues ne peut dépasser quarante-cinq jours fin de mois ou soixante jours à compter de la date d'émission de la facture". Parlez-en aux petits éditeurs : cette loi est souvent bafouée, certains libraires ne réglant le prix des ouvrages aux éditeurs (ou à des sociétés gérant la distribution de livres) que 90 jours après que lesdits ouvrages aient été achetés par les lecteurs. Tout cela génère des conditions malsaines d'exploitation des ouvrages, conditions qui fragilisent les petits éditeurs et se répercutent in fine sur l'auteur, autoédité ou non. Mais que voulez-vous faire, dans un pays qui compte un inspecteur du travail pour 2000 entreprises ? Les torts sont de toute façon partagés. Les éditeurs, avec le système des offices (livres imposés aux libraires), sont loin d'être tous blanc comme neige. Comme le plus souvent, ce n'est pas la loi qui est mal faite, mais son application qui laisse à désirer. Pour terminer ce billet sur une note plus positive, je vous laisse découvrir la prochaine couverture des Explorateurs aux Editions Emmanuel Guillot (autoédition), et pour ceux qui ne l'auraient pas lue, la première des nouvelles de mon recueil SF.