Ces messieurs de chez WXP Games, auteurs d’un Greg Hastings Tournament Paintball passé relativement inaperçu, tentent l’aventure sur la voie très balisée du FPS. Ils n’ont pas omis d’y joindre – pour se démarquer et faire leur trou – une touche d’excentricité. Un brin psychédélique dans sa forme, notamment au travers d’un environnement sonore baigné de mysticisme très down-tempo [j'adore] ou de couleurs catchy, le jeu se veut singulier dans son contenu. Pour démonstration un pitch qui ne peut que vous laisser perplexe : « Il y a bien longtemps, l’Orb a transcendé son corps et est devenu fou. Il contrôle maintenant les autres races à travers la galaxie afin de se divertir. Vous êtes une force d’origine mystérieuse, conçue et créée pour traquer et détruire l’Orb ». Pigé ? Tant pis, on y va.
Kill it ! Kill it ! Kill it !!
On passera sur le côté mais où est-ce qu’on règle l’anti-aliasing ? des possibilités de configuration graphique (mais heureusement c’est plutôt fluide) et sur le choix dramatique souris/pad – la souris se révélant au fil de l’aventure être votre meilleure alliée – pour aller à l’essentiel. Le principe, même étrange, est pour le coup d’une simplicité rafraîchissante : détruire tous les ennemis et « terraformer ». On y reviendra. Par mesure de sécurité, avant de me lancer dans une entreprise sur plusieurs générations, je me suis un peu attardé sur une rubrique comment jouer qui promettait un jeu plus complexe que d’espoir. On y cause armes, compétences, hologrammes et power-ups. C’est le bon moment pour ourdir quelques belles séquences d’intelligence. Ou pas ?
Le premier niveau est l’occasion, sans faire le larron [Nd de tatie Hermione : tes jeux de mots sont toujours aussi nuls, comme ton père ...], de découvrir progressivement ce vers quoi vous allez tendre, à savoir vous incarner dans le ladder. Oui, le ladder !! Cette mission d’introduction, au côté tutoriel complètement assumé, ne vous en fera pas voir, Crom soit loué, de toutes les couleurs. Enfin si … mais vous m’avez compris. Il s’agira juste de balader mamie, admirer la flore et détruire d’inoffensives plantes galeuses, avec votre arsenal (basiquement aussi ridicule que ce premier adversaire), pour gagner le fameux bonus de terraformation (oui, ce n’était que cela la … terraformation). Celui-ci boostera votre score – en particulier si vous pratiquez le travail à la chaîne -, votre place dans le ladder et peut-être même, par extension, votre amour-propre. Certaines plantes, pas retorses ni revanchardes pour un drachme, iront même jusqu’à recracher des power-ups : santé, dégâts augmentés, score x2, … Or, on aurait apprécié, ma requête est légitime vous en conviendrez, une activation manuelle. Ce sera notamment l’occasion de briser la glace avec ces deux barres, une verte et une bleue, qui font office, respectivement, de jauge de santé et d’énergie. On est en territoire connu. Résultat au terme de cette escapade champêtre : 99 998 points, 2 étoiles, 5 XP et une 2062e place.
A la fin de chaque niveau, vous recevez des points d’expérience à dépenser dans des armes ou des compétences qui se débloquent au fur et à mesure avec 3 niveaux pour chacune. Et comme je suis d’humeur prodigue, je vais vous en citer quelques-unes. Pour les armes, on compte dans les rangs le virus, qui s’utilise comme une grenade, les mouches missiles ou le volt, mon arme à combo de prédilection (couplée aux épines, simplement über-efficace). Quant aux compétences, elles sont aux nombres de quatre : Santé et source d’énergie pour les plus évidentes, l’écorce qui fait office d’armure et l’absorption. Il va sans dire (mais je vous le dis quand même) que plus il y aura de mobs, plus ils seront costauds et plus vous gagnerez d’XP. Aussi simple que de préparer sa monnaie pour les miches yeux de la boulangère [tiens d'ailleurs, je commence à avoir la dalle].
1,2,3 nous irons aux bois
Outre que les ennemis sont particulièrement débiles, on en recense plusieurs sortes : de la simple vermine accroupie (en signe de soumission ?) et sans danger jusqu’au champion équipé de trucs en ferraille du plus étrange effet. C’est là que mon combo entre en jeu. Un petit coup de volt bien placé [si vous le ratez vous êtes bon pour la rôtissoire] paralysera le malandrin qui vous a pris pour cible et vous permettra, quelques secondes, de le bourinner jusqu’à disparition avec votre arme principal. Efficace. Entre chaque fight, vous poppez de façon bucolique les galeuses dont on a déjà parlé. Attention, certaines vous exploseront au visage. Ce serait dommage de raquer pour une rhinoplastie. Pendant ce temps, vous vous régénérez. Et à ce compte, vous pouvez prendre votre temps planqué derrière un bloc. Si vous n’avez pas de chance, votre cible vous retrouvera.
Première impression, on se dit que ça va être chouette, qu’on va se monter un personnage qui roxx, à défaut d’être kawaii, et que ça va être hardcore. Alors oui … et non. Si en pratique finir Xotic n’est pas un challenge insurmontable – certaines missions plus ou moins annexes se résument à shooter du bulbe comme on irait à la cueillette aux champignons en famille –, le finir en haut du tableau des scores demandent un peu plus de pratique. Ce qui ajoute un petit côté rejouabilité pas dégueu. Les niveaux sont en général plutôt courts et vous n’aurez pas à vous torturer le cortex pour retrouver votre chemin. Il reste cependant que certains niveaux m’ont, effectivement, demandé plusieurs essais. Malgré tout, une fois la technique bien assimilée, à vous les tourelles et la fange. A partir de là, le jeu devient ridiculement facile. A la limite, optez pour un niveau de difficulté plus seyant.
Conclusion 5/10
Ce me fait toujours un peu mal au cœur de dire du mal d’un jeu créé par des gens indépendants. C’est même rageant. Bon, en même temps il n’est pas nul leur jeu, il manque juste de finition. Tiens, voyez (ou écoutez) l’ambiance sonore ! Pour le coup c’est juste complètement adéquate. Graphiquement, ce n’est pas la claque non plus. La faute sans doute à une équipe et un budget par trop réduits. La note prend évidemment en compte le prix de la chose (6.99 € sur Steam) et les quelques petites heures de l’aventure. En guise de final, j’ai quand même envie de les encourager, les pousser à peaufiner les quelques bonnes idées de leur jeu pour en faire, plus qu’un Quake-like, un Quake-killer. Mais je rêve …