Jules Supervielle
Je ne vais pas toujours seul au fond de moi-mêmeEt j'entraîne avec moi plus d'un être vivant.Ceux qui seront entrés dans mes froides cavernesSont-ils sûrs d'en sortir même pour un moment ?J'entasse dans ma nuit, comme un vaisseau qui sombre,Pèle-mêle, les passagers et les marins,Et j'éteins la lumière aux yeux, dans les cabines,Je me fais des amis des grandes profondeurs.Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle