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La population américaine et la presse sont choquées par l'usage du spray au gaz de poivre par la police contre les Indignés.
Une vidéo montrant un policier sprayant du poivre sur des Indignés est devenu en peu de temps un phénomène viral sur l'internet. En effet, cette vidéo est devenue le symbole de l'affrontement entre les Indignés et les forces de l'ordre, à l'instar des photos cultes des années 60.
Un policier glicle du gaz au poivre sur des manifestants pacifiques et passifs qui paraissent des victimes de la violence policière gratuite. Ce qui élargit l'écart entre la population en général et la police dans l'opinion américaine. Les autorités ont mis à pied deux agents et une enquête est en cours.
Une autre image aggrave la controverse. Une femme âgée a été aspergée de gaz au poivre près du campement des Indignés à Seattle. Cette arme est devenue un symbole de la révolte, et des interrogations au sujet de la légitimité des actions policières, des droits des protestations pacifiques, et finalement du rôle de la police en général.
La détention de spray de gaz au poivre est interdite aux civils aux U.S.A.. Car c'est une arme très spécifique, qui peut causer des atteintes aux tissus organiques et des chocs respiratoires, et la mort plus rarement. La vidéo a choqué la population, Elle montre que l'usage du spray au gaz se développe dans la police sans trop de conscience des dangers produits. Ce qui évoque la récente polémique au sujet du taser, qui cause aussi des blessures et parfois la mort.
L'agent s'approche des manifestants. Il agite le spray dans une allure cinématographique de série B, ou de publicité vantant un spray domestique censé faire disparaître une nuisance pour améliorer la vie quotidienne. Puis, il spray un liquide orange sur les visages des manifestants. La foule se lève et crie "Honte ! Honte" en demandant : "Qui la police est-elle censée protéger ?"
Le geste policier est lent et délibéré. Il asperge un visage après l'autre. Il répète son geste mécaniquement. Certes, le gaz au poivre n'est pas mortel. Il a été utilisé dans les campus universitaires pour limiter les violences de part et d'autre. Toutefois, son usage en devient donc plus courant. Finalement, ce que la vidéo montre, c'est l'absence d'empathie du policier, et sa facilité à appliquer une arme toxique contre des manifestants qui ne répliquent pas.
La police universitaire est censée approcher les problématqiues de violences d'une façon plus délicate. Elle est d'abord là, pour protéger les étudiants. Autrefois, les parents conseillaient à leurs enfants d'appeler un agent en cas de trouble sur le campus. Mais, l'attitude de la police s'est militarisée, et désormais, la population estudiantine a peur d'être considérée comme un ferment d'actions illicites. Prendre des photos d'un bâtiment de la police ou interroger un agent au sujet d'une zone de sécurité fermée au public peut entraîner des suspicions voire une arrestation. Le spray au poivre est qualifié de "conformité technique" dans la novlangue, qui évoque les euphémismes de la communication pendant la présidence Bush.
La vidéo montre que la police suit des directives internes. Mais, cette vidéo montre aussi que ces directives s'écartent de plus en plus de l'image que la population se fait d'une police standard appliquée à protéger la population. Un policier en uniforme, qui agresse un étudiant en lui causant des souffrances inutiles, a soulevé une interrogation dans l'opinion américaine, au sujet de la police qu'elle veut pour être défendue et non attaquée.
Pour les analystes, les U.S.A. sont entrés dans une période comptant plus de protestations. En outre, celles-ci se déplacent vers l'internet en accélérant les mouvements de prostestations. La diffusion de la vidéo a provoqué, en un weekend, des réactions au coeur même du dispositif policier. Une enquête a été diligentée pour déterminer les responsabilités. Toutefois, les services de polices affirment : "Nous ignorons le contexte, nous ne savons pas ce qui s'est produit réellement."
Ces propos semblent vouloir jeter le doute sur la vidéo, qui montrerait une action limitée laquelle ne saurait engager toute la police. Les institutions policières voudraient déplacer le débat vers une mise en doute voire en accusation des images. C'est une habile manoeuvre, puisque le public en général entretient une culture de la méfiance envers les images et leur pouvoir de manipulation des masses. Cependant, de multiples vidéos prises depuis plusieurs angles sont diffusées sur l'internet.
Elles constituent un démenti formel aux réponses des forces de polices, qui sont de moins en moins crues et légitimées par la population, et par les journalistes des grands médias nationaux.
Source : AgoraVox
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