Régent Bélanger, ex-commandant de l'escouade antigang de la police de Montréal, a remis sa démission à midi et est ensuite parti. Au cours d'un bref entretien avec La Presse, M. Bélanger a évoqué des raisons personnelles. Il soutient que l'heure de la retraite a sonné. Son projet à court terme, dit-il, est de passer l'hiver en Floride.
Son contrat de «chargé des enquêtes» venait à échéance en avril. Alors, pourquoi ce départ soudain? «J'ai toujours agi comme ça. Quand on décide de partir, on part», a-t-il répliqué.
Le démissionnaire a seulement indiqué qu'il était satisfait du travail accompli à l'Unité anticollusion lorsque celle-ci travaillait au ministère des Transports sous la direction de Jacques Duchesneau - congédié depuis - et du rapport qui en a découlé. Récemment, l'Unité anticollusion a été avalée par l'UPAC.
Régent Bélanger est le troisième «enquêteur» à quitter le navire, au cours des derniers jours, après Sylvain Tremblay et Henri Dion, ancien surintendant de la GRC, dont le contrat venait aussi à échéance à la mi-avril.
L'UPAC a expliqué à La Presse que dans le cas de Sylvain Tremblay, il s'agissait d'un choix personnel motivé par des raisons «géographiques».
Selon nos sources proches du dossier, ces démissions sont la conséquence d'une perte de confiance dans cette organisation créée par le gouvernement Charest et dirigée par le commissaire Robert Lafrenière. Certains auraient acquis la certitude que l'Unité permanente anticorruption sert aussi à étouffer certains dossiers qui pourraient embarrasser le pouvoir.
L'UPAC ne fait pas la même lecture des événements. «Les analystes-enquêteurs de l'UAC qui avaient été embauchés étaient tous des policiers à la retraite», explique par courriel Anne-Frédérick Laurence, porte-parole de l'Unité. Les deux personnes qui partent ont contribué au mandat de l'UAC en mettant à profit leur expertise. Ils manifestent aujourd'hui leur volonté de se retirer de leur longue vie professionnelle.»
Tensions
Vendredi, La Presse a révélé l'ampleur des dysfonctionnements et des sources de tension qui touchent l'UPAC: l'absence de communication entre les unités, des enquêtes de l'escouade Marteau qui seraient «orientées» de manière à être limitées au monde municipal, sans oublier la présence constante de deux responsables d'Hydro-Québec dans les bureaux de l'UPAC et les réunions alors qu'Hydro-Québec fait désormais partie des organismes sur lesquels enquête l'UPAC.
Autre source de tension, la prépondérance de la filière «verte» (Sûreté du Québec) dans toutes les hautes sphères de l'organisation.
Enfin, autre point délicat, le recrutement par l'UPAC d'une dizaine d'enquêteurs qui seront affectés à la commission Charbonneau. Cela pourrait mettre à mal l'indépendance de cette commission puisque l'UPAC relève du ministre de la Sécurité publique.
Après la publication de l'article de La Presse, la commissaire France Charbonneau a indiqué que personne ne s'immiscerait dans son travail. «Ce sont les enquêteurs de la commission qui prendront la décision de s'adjoindre, selon leurs besoins, les personnes ressources nécessaires à l'accomplissement de leurs tâches», a-t-elle dit.
Source: Cyberpresse
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