Il est vrai, et j’en suis moi-même dupe, dans nos splendides jeux vidéo on ne rencontre pas que des choses cohérentes. On passera sur le « genre, ils sautent par dessus un canyon avec ses chevaux et sa caravane », qui occulte le fait que les gens à bord de la caravane sont poursuivis par un vampire, trois goules, une poignée de werewolves et un Frankenstein juste trop touchant. Rien que du tout à fait normal … presque la routine. Alors on prend des notes, on tergiverse sur le problème, à ce jour irrésolu, de la tangibilité de l’homme invisible, on extrapole sur les quantités de sang les plus adéquates pour un futur carmageddon et on prie pour que les toilettes du bar du prochain FPS couillu deviennent interactives. Oui, on pourrait se poser beaucoup de questions. En vain d’ailleurs. Or ce n’était pas là mon propos, duquel j’ai légèrement gravement dérivé pour parader, en racontant somme toute n’importe quoi, et histoire de placer une idée annexe, que j’avais dans la tête, qui devait se faire jour. Donc …
Bref. Le point du jour : les medikits. Oui, j’ai envie de vous parler de medikits. C’est chouette les medikits. Ah ça, vous les aimez ces petites boîtes, estampillées d’une croix rouge le plus souvent, qui vous redonnent tonus et, voire, bonne humeur. D’abord, elles tombent généralement à point nommé (pour user d’une expression commune), en principe quand vous êtes à l’article de la mort (pour en utiliser une autre) et poursuivi par … pas forcément grand chose. C’est le bon moment, adjugé par Dieu [nous y reviendrons rapidement] pour faire une pause Kinder Maxi, vous détendre agréablement sur un petit nuage, le temps d’une intraveineuse ou d’un haricot magique, avant de repartir à l’assaut de l’engeance nécessairement mécréante en criant « body count, body motherfuckin’ count ». Et à la chaîne pour ne rien changer. Oui, vous êtes un super-héros, ça on le savait depuis le premier Mario. Et vous avez grandi. En fait, même si beaucoup d’entre vous ont lâché les héros kawaii de leur enfance naïve, et qui font des bruits trop youpi, pour vous étriper sur le dernier Call of Duty, le medikit vous poursuit.
Les medikits, on les croirait placés par Dieu (celui qui chapeaute le tout, je voulais justement vous en parler, un collègue du level designer) sur votre chemin et pour encourager votre fatwa. Il se doutait bien, le petit malin, que vous passeriez dans le coin. Et allez vas-y Monique, c’est parti pour +32 points de vie. Parce qu’un medikit, ce n’est pas comme une boîte de chocolat. On sait toujours sur quoi on va tomber, à savoir pas sur des neuroleptiques. Ni du Viagra (prononcez : Vaillagra). D’ailleurs, les ennemis semblent s’en soucier autant que des étrennes du concierge. Ça en fait plus pour vous. Et puis ça rentre dans le modèle du scénario. Imaginez qu’on vous vole vos medikits !! Mon Dieu (l’autre), c’est la fin de l’histoire. A moins que …
A moins que les développeurs aient opté pour ce difficulty-killer qu’est la régénération automatique. Pas de medikit ? Foutre que ne voici point un problème. Planquez-vous derrière un truc, n’importe quoi, patientez quelques secondes, le temps que votre vision s’éclaircisse et que le halo rouge disparaisse, et voilà vous êtes prêt à repartir au combat. Certains d’entre vous, je le sais bien, trouve ça incohérent. Néanmoins, je ne suis finalement qu’à moitié d’accord avec eux. Parce qu’après tout, le medikit (calculez combien de fois j’ai prononcé son nom dans cet article), ce n’est pas forcément ce qui se fait de mieux en matière de pédagogie médicale dans la vraie vie. Malade ? Pas de problèmes, j’ai mon medikit. Le héros qui guérit instantanément, n’est-ce pas tout aussi suspect ?