Quatrième de couverture :
Quand Stéphane, ancien militaire devenu contractor - terme politiquement correct pour désigner les mercenaires de notre siècle - est envoyé en mission au Brésil par son employeur il ne se doute pas que son périple va lui faire traverser le globe, se battre dans la jungle, affronter des pirates modernes, être chassé par des commandos pour finalement revenir en France où l'attend une mission puant à plein nez la manipulation politique.
Sur son chemin il croisera un commando de choc brésilien bien décidé à se venger, un ancien flic aigri et corrompu au service de ses maîtres, un jeune journaliste ambitieux et évidemment des dangers mortels auxquels il pensait pourtant être habitué.
Mon avis :
Le thème des mercenaires modernes, les contractors, est très peu connu du grand public. La majeure partie de la population doit être dans mon cas : jamais entendu parler. Pour qu'il soit le sujet d'un livre, cela pourrait rebuter les lecteurs : par très glamour. Peu importe, pour ma part, c'est une question de confiance dans les éditions Scrinéo (Les Carnets de l'Info) et leur collection thriller.
Le lecteur suit Stéphane et son équipe, des anciens militaires pour la plupart, employés de la société française GESGC. Il s'agit d'une SMP : une Société Militaire Privée. Leur rôle ? Réaliser des missions pour des clients (gros industriels, politiques, Etats, etc.) avec lesquels ils sont sous contrat. La première mission de l'équipe de Stéphane est de protéger un campement de "bûcherons" dans la forêt amazonienne, au Brésil. Que l'opération de ce client soit illégale, peu importe. Ils doivent la protéger coûte que coûte. En véritables snipers, ils tirent sur quiconque approche de trop prêt l'exploitation. Seulement, ils vont tuer un homme et avoir à leur trousse un dénommé Thomas, membre d'une société brésilienne, le Cygne.
Dans cette première partie, l'auteur nous présente des personnages plutôt sympathiques alors même que tout devrait nous amener à les détester. Quoiqu'il en soit, ce début de récit met le lecteur en confrontation avec ce métier de paramilitaire d'une façon très simple. L'important est de comprendre le genre de missions des SMP et jusqu'où elles peuvent aller.
Seconde partie du roman. Stéphane est son équipe sont envoyés en France pour une nouvelle mission. Et là, le lecteur se retrouve embarqué dans une spirale où les relations entre les politiques, les médias et les industriels sont au coeur de l'intrigue. Dès lors, on suit également Samir, jeune journaliste chez Amicus (agence indépendante) qui rêve de journalisme d'investigation. Son souhait va être exhaucé et il va enquêter sur une secte puis sur une question de terrorisme.
Cette partie-ci est bien plus complexe que la première. L'auteur nous délivre un récit stupéfiant, qui se finit d'une façon particulièrement ironique.
Le style de l'auteur est agréable et sans fioritures. L'action est au coeur du récit, pas de temps de mort, pas le temps de respirer en 300 pages. C'est la force de ce roman ainsi que des deux précédents parus dans la collection Scrinéo thriller : Opération Goliath et Les ombres.
Comme d'habitude, un cahier documentaire clôt l'ouvrage. Il s'intitule ici "Adieu les mercenaires, vive les contractors". L'auteur, Jacques Massey, nous explique l'émergence de ces Sociétés Militaires Privées et leur intérêt pour les Etats. Il nous dresse un portrait de l'état actuel des choses au niveau mondial, notamment le rôle de ces nombreuses sociétés dans la guerre en Irak ou en Afghanistan. Les chiffres sont hallucinants : les contractors sont bien plus nombreux que ce que j'aurais imaginé à la lecture du roman.
En conclusion, il s'agit d'un récit très instructif, qui nous fait nous poser des questions, qui donne envie d'en savoir plus. Une lecture intelligente ; une maison d'édition qui sait dénicher des auteurs et des sujets inédits. Je conseille.
Remerciements : Je remercie chaleureusement la team Livraddict ainsi que les éditions Scrinéo - Les Carnets de l'Info pour l'envoi de ce livre, dont la lecture a été très instructive. Coup de coeur.