C'était avec Alain Cuny par exemple dans Tête d'Or de Claudel, des voix avec échos ce ne sont que des phrasés rocailleux pour passer l'émerveillement Ah ce sont des lyriques, pas des rigolos, des inspirés, la voix des poètes ? Ont-ils pris le temps d'aimer la vie, autre chose que "la poésie avec entêtement"(toujours les femmes savantes). Ils attendaient que le public se pâme, comme dit encore Bélise dans les femmes savantes.
Mais pourquoi je parle sans arrêt des "Femmes savantes" car j'ai le texte dans la tête nous l'avons travaillé pendant plus d'un an en atelier comme je l'ai dit ici et la veille au Lucernaire ce fut leur représentation, et ce fut d'une joie d'un partage avec le public incroyable car si simple....
Et oui c'est cela l'image du Lucernaire un lieu presque circulaire comme un monastère et facile d'accès comme le jardin du curé de campagne.
Les discours il ya eu celui de Philippe Person tenu et simple qui a fait remarquer que jamais à sa connaissance un Ministre de la Culture n'était venu au Lucernaire. Son discours était simple empreint de l'impact que c'était de côtoyer dans la modestie des coulisses du Lucernaire, au café Laurent Terzieff autant que celui de sa sœur d'âme à Laurent ou à Terzieff que la directrice de sa Cie : il y eut les remerciements et dedans, forcément des loupés, des oubliés qui se croiront rejetés. Alors que non mais c'est cela un hommage dans un petit lieu on est obligés de limiter de clôturer. Il y avait pour une autre lecture d'un texte aussi sublime que peu critique sur Terzieff, le charmeur sans âge : Philippe Laudenbach un compagnon des années d'avant 80.
Terzieff a t'il risqué d'être un Trissotin ? oui non car il n'a jamais lu, osé lire ses propres poèmes et il a eu le risque de se frotter, se dénuder à toutes sortes de grands textes et d'autres comment dire très ramassés de modernité, comme Schissgall avec Lonsdale sur le banc dans une mise en scène d'Emilfork.
Était-il humble ou indéboulonable comme une sorte de pape du Théâtre. Il était proche de tous et très sauvage, aussi. Il n'est pas sorti de sa ligne comme un Piccoli, qui a joué autant au cinéma qu'au théâtre.
c'était un autodicdate qui est venu là pour l'aventure comme un marin passe le quai pour franchir la passerelle qui le sépare d'un rafiot puis bateau pour partir à l'aventure. Il a eu des maîtres au théâtre un seul Roger Blin et pas des moindres...
C'était aussi quelqu'un qui déchiffrait la dimension politique comme dans la Cité grecque du théâtre.
Il n'a jamais joué la Cage aux folles ni Oscar, ce n'est pas non plus un Michel Galabru....
C'est quoi qui t'a toujours gêné ?
-tu sais comme je suis j'ai pas d'attirance immédiate pour les distorsions fascinantes et sérieuses. Son anorexie pour moi est une forme d'armure, c'est un peu nous condamner à vous voyez ce que vous avez fait de moi....
Mais hier soir ce fut une porte étroite qui s'ouvrait.... grâce à la fête à l'hommage aux absents aussi et à mon ami Philippe Person le plus digne qui soit et beau dans son costume gris anthracite avec comme des lignes dessinées à la craie , comme les lignes au sol du carré du décor des Femmes savantes .
Et vous aussi si vous voulez glaner la série des hommages est démarrée. Celle du Lucernaire : Laurent Terzieff, du visible à l'invisible.
La dernière image que je garde celles que je chéris le plus ce sont celles du cinéma, et donc sa dernière apparition dans le film de Benchetrit j'ai toujours rêvé d'être un gangster.