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Arles et le Pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle
Outre les bonnes raisons, culturelles, touristiques et festives, qu’ont les visiteurs de se rendre en Pays d’Arles, il en est une dimension plus spirituelle : le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Arles est en effet le départ d’un des chemins français des plus prisés, appelé en latin Via Arlatanensis. Le Chemin d’Arles rallie Santiago de Galicia (Espagne) en 1588 kilomètres et 62 jours de marche. Sa prédominance tient en ce qu’il s’inscrit dans “La Voie du Sud“, celle qu’empruntent les “Romieux”, ces pèlerins en partance ou venant de Rome et désireux de se recueillir, ici, sur la tombe supposée de Saint-Jacques le Majeur.
Voilà pourquoi, l’Union Jacquaire de France a choisi de tenir son premier Congrès Européen à partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche, en Arles. Depuis toujours, ce sont les pèlerins bénévoles qui, au sein d’associations diverses, aident, informent, balisent et entretiennent ces “chemins de St Jacques” comme autant d’itinéraires spirituels qui ont, en leur temps, contribué à construire l’Europe. Soucieux de sauvegarder le patrimoine Jacquaire et désireux de concilier et d’unir leurs expériences, une vingtaine d’associations françaises se sont fédérées. Depuis l’an 2000, l’Union Jacquaire de France oeuvre à la réalisation des projets nationaux que lui soumet la kyrielle d’associations concernées. Sa présidente Maria A. Guerra inscrit les actions de cette fédération sous l’égide bien veillante de l’Institut Européen des Itinéraires Culturels du Conseil de l’Europe. Mais tout n’es pas aussi bien coordonné. Notamment à Arles !
Toujours pas de vrai accueil ici ! Il y a quelques années, l’office du Tourisme, le service du Patrimoine et la Paroisse Catholique avait retenu une salle de la cure de la Major pour accueillir les pèlerins. Les travaux avaient été chiffrés et les fonds, mis à disposition par la mairie. Une dalle émaillée au logo européen du pèlerinage de Compostelle - le fond bleu, étoiles européennes et rayons jaunes schématisant la coquille avait même été commandée à l’atelier de moulage Arkheia, et devait borner le départ du Chemin d’Arles, route de Saint-Gilles, à Gimeaux.
Hélas, celle-ci tout comme le projet d’accueil et de dortoirs sommeille toujours en raison du veto formel de l’Archevêque. “Un autre projet devrait voir le jour mais aucun lieu n’a pour l’instant été retenu,” confie le père Wauquier, l’archiprêtre d’Arles. Le nombre des pèlerins est en constante augmentation : près d’un millier d’entre eux ont cheminé par Arles l’an passé, de nationnalités, origines sociales et générations différentes.
Si les trois quarts font le Chemin à titre spirituel et religieux, beaucoup le font pour cheminer, simplement à la recherche d’eux-même“. Arles, elle aussi, se cherche. Le congrès de ce week-end et les élections de mars pourraient lui permettre de retrouver, peut être, sa place dans l’histoire du pèlerinage. “Violaine Küss”.
Contact : Hospitalité des Chemins d’Arles au : 06 83 26 13 16.
Source : La Provence, vendredi 29 février 2008.