Je ne le dirai plus, c'est la dernière fois: si vous voulez tout savoir (ou presque) sur les principaux prix littéraires de cet automne, c'est ici. Et méfiez-vous des imitations. Mais il ne s'agit que d'une liste, et vous voulez peut-être en savoir plus?Le bilan est globalement positif, comme aurait dit Georges Marchais. Je le cite sans aucune ironie. A l'exception du prix Interallié pour Morgan Sportès, j'aurais volontiers voté pour tous les autres lauréats. (Je précise quand même, ou je rappelle aux plus attentifs, que je n'ai pas lu le livre de Mathieu Lindon, sur lequel je n'ai donc pas le moindre avis à partager avec vous.)Bien sûr, on peut penser que le centenaire de Gallimard a pesé dans la balance, et que cela fait beaucoup de lauriers dans la besace de l'éditeur de la rue Sébastien Bottin (pardon: de la rue Gaston Gallimard). Mais n'est-ce pas Patrick Rambaud, académicien Goncourt, qui disait faire à la rentrée littéraire deux piles de romans, l'une pour Gallimard, l'autre pour le reste? Et faut-il y voir le résultat de pressions plus ou moins directes, ou celui d'une politique éditoriale dont certains commentateurs trouvent plaisir à dire du mal sans la suivre? Quand je constate qu'Alexis Jenni (Goncourt), Sylvain Tesson (Médicis essai) et Carole Martinez (Goncourt des Lycéens) ont été primés, j'applaudis. Et j'accompagne mes applaudissements d'un cri de joie proche de l'orgasme en constatant que, même sous la couverture blanche, David Foenkinos, le type même à mes yeux de la fausse valeur, a disparu assez vite de toutes les sélections. Ce qui ne l'empêchera pas de vendre beaucoup d'exemplaires de son dernier roman, je ne m'inquiète pas pour lui.Le meilleur des livres que j'ai lus dans cette rentrée (faut-il l'appeler roman?), Limonov, d'Emmanuel Carrère, n'a pas échappé aux jurys. Ni l'excellent Retour à Killybegs, de Sorj Chalandon. Pas davantage que Delphine de Vigan, Eric Reinhardt, Véronique Bizot ou Marien Defalvard (il est convenu maintenant que ce jeune homme est un insupportable prétentieux, mais quel talent!).Au fond, si ma voix portait assez loin pour me faire entendre des différents jurés parisiens, je n'aurais qu'un oubli grave à leur reprocher: celui de Véronique Ovaldé, dont Des vies d'oiseaux aurait bien mérité un coup de projecteur. J'y reviendrai.