C’est un conte persan qui vous emporte sur un tapis volant, comme il se doit. Ni triste, ni drôle ou bien les deux à la fois. Certainement émouvant. C’est l’histoire d’un homme dur qui se suicide par amour. Quelque part, cela le sanctifie.
Flash Back. Téhéran en 1958. Un pays moderne. On ne parle cette fois ni de politique ni de religion. Nacer-Ali est un jeune homme de la petite bourgeoisie. Il tombe amoureux mais le père de la jeune Irâne – bouleversante Golfiteh Farahani – refuse la main de sa fille à un musicien. Elle épousera un officier bardé de médailles, et sera malheureuse toute sa vie, elle aussi.
Cette douleur donne au héros ce qui lui manque encore pour devenir un grand violoniste. Mais son cœur est brisé à jamais. Il se marie pour céder à la pression de sa mère (et pour bébéficier du salaire de professeur de son épouse), a deux enfants qui l’ennuient, mais son cœur est à jamais sec. Il décide de se laisser mourir et y parvient.Cette fable à la morale non-conventionnelle vaut par l’interprétation fantastique de Mathieu Amalric et des décors délirants entre carton-pâte assumé et dessin animé. On retrouve avec bonheur le graphisme fleuri de Persepolis, renouvelé : poétique, chatoyant, onirique et mélancolique. Car la beauté perdue, c’est l’Iran des exilés, à jamais inaccessible.On adore les numéros d’acteurs de Jamel Debbouze, Chiara Mastroianni et Edouard Baer, en récitant et surtout en ange de la Mort Azraël.