Si vous pensiez qu’être affable et sympa au travail vous serait profitable, vous allez vite déchanter. Au royaume du business, c’est l’incorrection qui paie ! Et pas qu’au sens figuré.
Selon des études anglo-saxonnes publiées en 2009 et 2011, les hommes odieux au bureau gagneraient en moyenne 18 % de plus que ceux qui se montrent conciliants ! Comment l’expliquer ? Pour les chercheurs des universités de Notre Dame (Indiana) et de Cornell (New York) à l’origine de l’une de ces études, « un homme agréable ne renvoie pas une image très masculine ». Tim Judge, professeur de management à l’université de Notre Dame, juge ainsi que « si vous êtes un homme déplaisant, on vous voit comme un négociateur coriace ».
Ces études vont à l’inverse de la logique qui voudrait qu’un salarié bien intégré, aimable, à l’esprit d’équipe et évitant les conflits serait estimé et donc récompensé (en évolution de carrière et rémunération). Pire que cela, ce salarié serait sanctionné à cause de son comportement agréable.
L’impolitesse ne bénéficie qu’aux hommes… ou presque. Les rustres en version féminine ne toucheraient que 5 % de salaire de plus. «Si les filles sympas deviennent rarement riches, les filles méchantes ne font pas tellement mieux», écrivent les chercheurs américains. Comprenez au final qu’un homme, agréable ou incorrect, gagnera toujours plus qu’une femme, aimable ou agressive.
Une journaliste du Daily Beast a tout de même mené l’expérience. Fini les mercis, les sourires, les excuses et autres formules de politesse, Amy Reiter s’est mise à agir comme son odieux mais respecté patron. Du coup, sa rémunération a été revue à la hausse et elle s’est mise à son propre compte.
Ces études ont été conduites en dehors de la France, qui est tout de même le pays des bonnes manières et de la courtoisie. D’ailleurs pour 68 % des salariés français, le respect représente la principale source de satisfaction au bureau. Soit 7 points de plus que la moyenne mondiale. Mais, comme l’écrit si justement Edouard Launet dans le quotidien Libération, « la globalisation du marché a toutes les chances de favoriser l’émergence d’emmerdeurs de dimension internationale, aux performances quasi olympiques ».
Sources : Le Monde, Libération, The Daily Beast.