Muse et musique, sensuelle et lyrique
Dans la chaude passion elle nous rend amnésique
L’inspiration qui vient, qui s’engouffre en nos âmes
Laisse par son reflux, un désert plein de larmes
Constructrice au départ, elle nous aide à bâtir
Mais au moindre retard, il faudra reconstruire
Tout ce qu’elle détruira, sans aucune raison
Car c’est comme ça que marche la folle inspiration
Viendra une autre vague qui recommencera
Chaque fois dans un mouvement, une continuité
De nouveau sous le joug, avec force elle sera
La source de tous les mots, de toutes les beautés
Comme la lune sous le ciel, elle éclaire oh magie
Les mots qui se répandent sur la feuille blanchie
Qui viennent former les vers se posant seuls ou presque
Que l’on regarde de loin magnifiques arabesques
S’en nourrir jusqu’à ce que le corps en soit repu
Jusqu’à ce que l’âme aussi, elle n’en puisse plus
Que submergé par tant de force et de violence
Nous soyons inconscients de la divine chance
De connaitre ce flot, cet entrain merveilleux
Puis lorsqu’il partira, ne laissant dans nos yeux
Que les larmes qui coulent d’avoir tant eu de perte
Que les mots se retirent plus rien n’est à la fête
C’est là qu’au petit jour, le froid devient mordant
Plus rien n’étant magique dans l’air gris et piquant
On ne voit dans la vie plus rien de poétique
Juste une nature hostile, qui nous envoie ses piques
Bien sûr et c’est ainsi la meilleure des choses
Viendra une autre vague qui ramènera la prose
Mais combien de douleurs, de pertes et déception
Combien de souvenirs et dures frustrations
Pour quelques mots écrits lorsqu’une vague sera là
Sincèrement croyez-vous qu’on mérite tout cela?
Faut-il pour bien toucher être soi-même écorché
N’y a-t-il pas ma foi des gens bien protégés
Qui savent éviter que les vagues en reflux
N’entrainent dans la mer nous laissant presque nus
Tout ce que nous avons avec le cœur et l’âme
Construit et maintenu, attisé comme la flamme
Existe-t-il une digue ou un cloisonnement
Dans lequel on s’abrite, d’où l’on peut aisément
Continuer sans fin à puiser dans ces vagues
Sans subir à la fin comme le coup d’une dague
Les violences inouïes qu’elles nous font subir
La perte des repères, et même des plaisirs
Nous laissant pantelant attendant la prochaine
Qui sera on l’espère la dernière, et la sienne
Car il doit exister une vague pour chacun
Une qui ne quitte pas le rivage à la fin
Une qui vient et s’installe offrant tous ses bienfaits
Rendant à notre esprit l’abondance des idées
Qui sera près de nous, nous accompagnera
Nous rendra fort et fier, et qui nous guidera
Qui deviendra enfin, part de notre paysage
Qui s’échouant ici, finira son voyage