Ils sont marocains, ils ont le rythme dans la peau et ils font de la musique comme on l’aime. C’est dans une ambiance spatiale et incroyablement énergique que les garçons de Virgin Orient nous livrent leur premier EP plein de pep’s, Neon Island, en écoute libre sur Internet. Chronique !
Après un teaser mystérieux, où l’on retiendra la présence d’un Goldorak à l’aura invétérée, Virgin Orient nous offre en moins de deux minutes une mise en bouche de ce que sera leur futur EP. Dès lors, on peut déjà se faire une opinion de ce premier bébé : une musique éclectique, sans prise de tête, aux rythmes recherchés qui, indéniablement, transporte et que l’on écouterait encore et encore. Sans presque s’en lasser.
Car si l’on reconnaît leurs influences après une écoute éclair de l’album, ce dernier reste un méli-mélo intéressant de plusieurs sonorités qui se marient entre elles dans une atmosphère qui donnent finalement naissance à un son hétéroclite qui leur est désormais propre. Ce qui m’a avant tout interpellée, c’est cette minutie dans la composition qui engendre un enchaînement quasi-parfait des mélodies s’épousant entre elles, rappelant une musique comme on en fait plus. N’ayant jamais traversé de période rock dans mon adolescence, substituant celle-ci avec du jazz et de l’electro, les rares fois où j’en écoute, je m’attarde sur de l’indé, que je trouve plus pur et plus plaisant pour mes oreilles. Neon Island a été une vraie surprise pour elles.
Le bal s’ouvre ainsi sur Neon Island, tout bêtement. Une première piste avec une intro envoûtante, nous préparant à une suite qui se révélera pleine d’énergie au fil des minutes. Nous sommes mis dans l’ambiance instantanément et l’aura de l’EP se crayonne au fur et à mesure que la chanson est jouée. L’instru quant à elle est agréable sans être récurrente dans ses mélodies, la voix s’y dépose sans difficulté et offre finalement une chanson correcte et énergique. Bref, un premier son qui anticipe déjà l’ambiance fraîche de l’EP.
Loin de nous laisser sur notre faim, la deuxième piste, qui reste dans le même état d’esprit que la première, s’ouvre sur une note pleine de rythme et de vitalité. Exit New York m’a beaucoup surprise tant dans la composition que dans l’enchaînement de celle-ci. Ni le début ni la fin ne m’ont déçues, elle défile de manière très ficelée et les mélodies s’unissent de la première minute jusqu’à la dernière. Elle se finit ainsi sur une note enivrante et douce. Un véritable délice.
Atlas Rebellion est un voyage lointain, avec comme vaisseau une voix s’égarant dans l’horizon. Posée, calme sans pour autant être ennuyante et soporifique, elle se maintient dans la même lignée que ses consoeurs et respecte l’ambiance de l’EP : une piste au début doux, caressant presque les oreilles. Cette dernière se dévergonde au fur et à mesure qu’elle est jouée, laissant ainsi place à une chute pleine d’énergie et de puissance, permettant ainsi à la chanson de se transformer en un concentré de bonheur auditif.
Dans le registre « chanson très pétillante », nous avons Everything/Now, une très jolie création qui met assurément le sourire aux lèvres ! A la première écoute, cette chanson ne m’avait pas beaucoup plu mais plus je l’écoute, plus je lui trouve un charme particulier, la différenciant ainsi des autres chansons qui composent l’album. Encore une fois, la combinaison instru-voix sont sur le même diapason et offrent ainsi une chanson à l’énergie singulière et au tempérament presque insolent.
Cinquième et dernière chanson, This Painbird vient clore l’EP sous une note toujours pleine de fraicheur et de caractère… pour ne pas changer ! Se caractérisant par des notes délicatement vintage et une harmonie des mélodies encore une fois soignée, ce petit bijou serait le parfait réveil du matin avec Everything/Now.
Pour un premier EP, je suis surprise de voir autant de beauté et d’harmonie se dégager des chansons d’un groupe encore « dans la fleur de l’âge ». L’effort et la minutie dans la composition se sentent à travers chaque note jouée, nous livrant ainsi une histoire qui nous fait voyager au loin, le temps d’un instant. Pari réussi donc pour les Virgin Orient qui nous offrent un concentré de bonne humeur dans un EP scrupuleusement mijoté pour les oreilles les plus férues. Avec Neon Island, le talent du groupe n’est donc plus à prouver.
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Yasmean (Yasmean S'haki)Je suis ton père.