Canicule

Publié le 21 novembre 2011 par Teazine

Mars Red Sky Mars Red Sky
Parfois, dans la pénombre des caves bordelaises enfumées, on peut entr'apercevoir une petite silhouette toute discrète. C'est Julien Pras, et sa taille n'empêche pas qu'il en impose plus que beaucoup, beaucoup d'autres sur la scène locale et au delà. Il a acquit tout le respect qu'on lui accorde avec son groupe de folk-pop Calc, qui a commencé à la fin des années 90. Pourtant, malgré son passé musical et sa tête définitivement sympathique, Julien Pras fait aujourd'hui dans le gros rock bien puissant, au sein du projet Mars Red Sky. Le nom vient d'une chanson de Sleep, ça annonce assez bien la couleur.
Avec le bassiste Jimmy Kinast et le batteur d'Alba Lua Benoît Busser, ils font dans le stoner psychédélique, sans jamais s'être dit qu'ils allaient jouer ça. C'est arrivé. L'alchimie entre ces trois là a vite fonctionné, et après avoir délivré pas mal de concerts et fait des ravages pour nos oreilles par la même occasion, ils sont partis enregistrer un disque. Leur album de sept longs et lents titres caniculaires est sorti il y a plusieurs mois, mais -sacrilège- on n'en avait pas parlé ici. Oui, "caniculaires", on se croirait dans un désert sous un soleil harassant. La formule de Mars Red Sky ? Des guitares de plomb avec une incroyable voix aérienne (celle de Julien Pras). C'est ce savant mélange qui constitue le principal intérêt du groupe et n'en fait pas une énième formation stoner classique et ennuyeuse. Leur son est massif, couillu mais jamais bourrin.
Mars Red Sky est d'une extrême cohérence, sans être trop uniforme. Les archi-efficaces "Curse" et "Strong Reflexion" offrent des guitares saturées, ça fuzz à tout va et on comprend mieux l'intérêt de toute la collection de pédales qu'on peut voir à leurs concerts. Mais il y a aussi des moments où l'on respire davantage sous ce ciel rouge brulant, comme l'instrumental "Saddle Point", un étonnant morceaux très psychédélique, ou le beaucoup plus posé "Up The Stairs", où la partie vocale est plus mise en avant qu'ailleurs.
Bon, on ne va pas mentir non plus, la fille pop que je suis n'écoute pas en boucle cet album, mais réussir à me faire aimer du rock pour gros bras, c'est déjà un sacré tour de force. Et rien que pour ça, on ne peut que conseiller d'acheter leur album et surtout d'aller voir leur puissance sonore en live. Avec des protections quand même.