Les salariés de l’imprimerie Hebdoprint en liquidation judiciaire depuis le 2 novembre pourraient se constituer en SCOP pour relancer l’activité de leur entreprise. L’idée mijote depuis quelques jours et le dossier de reprise est en cours d’élaboration. Ils ont demandé le soutien des élus. Le député maire Yves-Durand et le vice-président du conseil général Roger Vicot ont promis un soutien logistique et administratif si tel était leur souhait. Lundi, ils présentent leur projet au liquidateur judiciaire pour obtenir un nouveau délai.
Au dixième jour de l’occupation de leur entreprise, les salariés de l’imprimerie Hebdoprint qui imprimait le journal de petites annonces Paru-Vendu n’ont toujours pas de repreneur qui se soit manifesté.
Alors ? Et bien finalement, ils pourraient reprendre l’entreprise eux-mêmes dans le cadre juridique d’une société coopérative. Un beau projet qui permettrait de relancer l’entreprise et ses titres rentables et de conserver une bonne partie des emplois.
Le site lommois comprend les 55 salariés de l’imprimerie et les commerciaux de la Comareg, ce qui fait au total 150 personnes en passe d’être privées de leur travail. « Sans parler des emplois induits des fournisseurs », explique Berkat Chihaoua (FO) qui citait l’exemple de cet ouvrier de nettoyage qui va perdre sa place parce qu’Hebdoprint du fait de sa fermeture annoncée a rompu le contrat d’entretien.
Alors la SCOP serait la solution ? « L’idée, c’est de reprendre le titre Inter 59 en coopérative ouvrière avec participation de ceux qui le veulent », explique Michel Durand, délégué CFDT. Globalement relancer la formule des petites annonces gratuites sur le papier, le web et le téléphone qui avait fait les beaux jours de l’entreprise qui rayonnait sur l’ensemble du Nord – Pas-de-Calais. Et pour porter ce projet et les aider à le concrétiser, les employés d’Hebdoprint ont reçu le soutien de René Bétourné. Leur ancien patron, self made man fondateur d’Inter 59, créateur et président du Syndicat de la presse gratuite qui avait cédé son entreprise florissante en 1989 à la Comareg de Paul Dini avant que celle-ci ne soit rachetée par le Groupe Hersant médias. « Je suis revenu pour les aider. L’objectif est de sauver les emplois et l’entreprise en redonnant un coefficient de lecture aux annonceurs. Je suis confiant », affirme René Bétourné.
« Nous y croyions appuie Pierre Van-Ryssel pour FO. mais il faut que l’entreprise redémarre très vite et que nous obtenions l’aide des pouvoirs publics. » « Les pouvoirs publics, ce sont les collectivités locales, et en l’occurrence la région et le département », précise Yves Durand.
Le député-maire s’est engagé à demander qu’un délai supplémentaire soit accordé aux salariés pour qu’ils puissent boucler leur dossier de relance d’activité.
Mais il y a un hic. « Pour l’instant nous n’arrivons pas à obtenir les comptes d’exploitation de l’entreprise », signale René Bétourné. « C’est le droit des salariés de pouvoir disposer de ces documents », commente Yves Durand qui parle de se rapprocher du préfet pour étudier la question de cette rétention d’information.
Lundi, les délégués syndicaux ont rendez-vous avec le mandataire judiciaire à Paris pour présenter leur projet de SCOP. Ce sera une première étape dans l’espoir d’obtenir un nouveau délai.
« J’ai de l’expérience et ils me font confiance », dit simplement René Bétourné, créateur des dix-sept éditions d’Inter 59 dans le Nord – Pas-de-Calais.
« Si ça marche, on pourrait réembaucher le personnel qui est parti dans les PSE de 2009 et en juillet dernier », se met à rêver un salarié. Dans la cour de l’imprimerie non loin du cimetière figurant leurs emplois perdus, les employés sont entrés en grande discussion. •
Hebdoprint à Lomme : les salariés envisagent de reprendre leur entreprise – LaVoixEco.com.