L’un de mes illustres collègues blogueurs titre aujourd’hui l’un de ses billets, sous l’empreinte de l’humour dont il a le secret, »L’ibère est rude pour la gauche« . Cela tombe bien, il me donne involontairement l’entrée en matière qui me manquait pour parler des élections législatives espagnoles sous un angle moins convenu que celui de la victoire massive de la droite, arbre médiatique qui cache la forêt des idées politiques. Car j’avais justement l’intention de commettre quand à moi un billet sur les vainqueurs quelque peu plus discrets de ces élections espagnoles. Et j’aimerais bien que d’aucuns, à gauche justement, s’avisent avec davantage de pertinence de ce que l’équivalent du front de gauche espagnol, Izquierda Unida, a multiplié le nombre de ses députés par 5, ce que de nombreux analystes expliquent par le mécontentement provoqué par le parti socialiste espagnol. Celui-ci a en effet suscité un rejet populaire certain qui explique également la victoire de la droite, mais aussi des petits partis, en se soumettant à l’idéologie destructrice du triple A et de ses soi-disants inévitables plans de rigueur. Nos socialistes français devraient donc en tirer quelques leçons…
Et la droite espagnole également, qui passée l’ivresse de la victoire, risque bien d’avoir à appliquer le même genre de remèdes économiques qui est en train de tuer le malade. Interrogez donc quelques économistes, atterrés ou pas, pour qu’ils vous expliquent par le menu ce qu’ils pensent des plans de rigueur et de leurs conséquences sur la croissance et l’emploi… juste pour voir. Et après, revenez me voir.
Moi, je vais aller manger. Et ce ne sera pas du poisson…