Magazine Société

Changement de casting pour les mêmes résultats

Publié le 21 novembre 2011 par Chezfab

crise,élections,société,anarchisme,lutte,lutte des classes,politique,sociétéUne des forces du capitalisme, surtout en démocratie, est de laisser croire, par ses adorateurs, qu’il est une force de droit et de justice.

En ce moment, l’exemple est donné : ainsi le départ de Zapatero en Espagne (par les urnes) et de Berlusconi en Italie (par la persuasion des « alliés européens ») serait une « justice pour les peuples », ces personnes étant mises à mal, et soit disant mauvaises face à la « crise ».

Et là, le storytelling (art de raconter des histoires) tourne à plein régime. Les médias inventent des termes aussi abusifs que « gouvernement d’unité nationale » quand celui-ci va de l’extrême droite au centre gauche comme en Grèce (c’est donc seulement ça la nation ? Et déjà, ce patriotisme, ce nationalisme, c’est d’un chiant). En Italie, c’est un banquier (pardon conseiller à la banque qui entraîna en grande partie la faillite de la Grèce) qui arrive à la tête de l’état (en nommant des technocrates) pour remplacer Berlusconi. Et en Espagne, l’arrivée de la droite, dont une bonne part encore franquiste, en position de majorité absolue enchante les marchés (pas étonnant). Mais tout cela est présenté comme positif, car il faut « faire la guerre la crise » (quoi de mieux que des termes guerriers pour souder un « peuple » ?). Il faut « tuer les ennemis de la croissance » (flippant non ?). Et bien entendu, il faut encore et toujours « faire des sacrifices pour relever la nation »…

Tout cela sur le dos des plus pauvres ! Et en fait, du plus grand nombre pour sauver la gueule au plus petit. La ceinture se sert, mais toujours du côté de ceux qui ont déjà du rajouter un trou depuis longtemps. Encore une fois vont être sacrifiés la santé, l’éducation, les conditions de vie de millions de personnes, pour sauver une minorité d’oligarques et d’héritiers, de bourgeois confis de certitudes. Aider en cela par la sociale démocratie (et ses alliés de circonstance, accord électoraux en tête) aux ordres ou la droite (dans son ensemble, extrême comprise) serviable. Le tout représenté par cette classe, donnant l’impression de se soucier du peuple. Bourgeois jouant au jeu d’une démocratie dévoyée pour mieux noyer la masse dans le marasme, et tirer le fric des poches du plus grand nombre, pour le mettre dans les leurs. Et garder, encore et toujours, le pouvoir.

Le changement par les urnes est une illusion, et tout l’illustre dans le monde en ce moment. Il ne suffit pas de nommer le plus sympa ou débonnaire, celui qui « ferait le plus sérieux » ou le « plus pragmatique », etc…

Pour que d’autres choix soient possibles, il faut commencer par imposer une chose : nous ne rembourserons pas la dette ! Point. Et ce, partout dans le monde. Une remise à plat nécessaire. Ensuite, il faut imposer d’autres choix aux « puissants » (qui ne le sont que parce que nous laissons faire) par la réappropriation des moyens de productions, par la grève, par la lutte. Par la réflexion sur nos besoins, sur ce qui doit être produit, pourquoi, comment. Par l’extension de la gratuité, du don, de l’entraide. Par la mise en place de la solidarité, de la mutualisation, et de la coopération.

Oui tout cela semble utopique, mais bien moins que de continuer à sauver un capitalisme et d’engraisser des porcs sans scrupules. Car ne nous leurrons pas : aujourd’hui, les morts de faim, les guerres, les répressions naissent d’une chose, l’appât du gain, et donc du pouvoir et le tous contre tous. Et c’est bien une utopie de croire que le capitalisme, le productivisme, l’accroissement sans limite seraient possible sur une planète finie où déjà plus d’un sixième de la population survit à peine !

Alors oui, il y a bien une utopie derrière l’idée de changer le monde, de le rendre plus vivable. Mais elle ne peut se concrétiser dans les urnes, elle ne peut exister simplement part le consensus. Elle ne peut être viable que dans le changement de chacun d’entre nous (du plus grand nombre en tout cas) et la dans la lutte pour une meilleure société.

Réclamer un peu plus de démocratie et de considération comme le font certains « Indigné-e-s » n’est pas suffisant. Il faut se penser politique, être profondément politique, parler avec ceux qui nous entourent, allumer mille feux pour un lendemain meilleur. Il faut vouloir le changement et ne pas simplement l’attendre. Dépasser la simple indignation pour entrer dans une lutte, une lutte qui sera longue, mais qui est inévitable ! Dépasser l’attente d’une « chute du capitalisme » ou du « système » pour entrer dans la réelle transformation.

L’attente béate des élections n’est pas non plus une solution. Ce ne sont surement pas elles qui vont changer quoique ce soit de positif dans nos vies, simplement parce qu’on aura remplacé un bouffon par un pantin. Et se sont encore moins les journées « saute-mouton » décidées par l’intersyndicale qui iront dans le sens d’une réelle pression sur nos dirigeants (même s’il faut tout faire pour les réussir, et donc les dépasser et élargir encore plus la lutte !).

Plus que jamais, le tournant est là : crise financière, crise alimentaire, crise climatique et écologique, toutes les crises se croisent. Il est plus que temps d’imposer d’autres possibles, de les rendre vivants, palpables. Et pour cela, il nous faut changer le monde, même si c’est en longtemps. Mais encore faut-il le vouloir pour commencer !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Chezfab 4794 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine