Le 2 juin 2010, Floribert Chebeya, militant congolais des Droits de l'Homme et directeur de l'ONG " La voix des sans voix" ,est retrouvé assassiné dans sa voiture. Sa mort a été grossièrement maquillée en crime sexuel. Son chauffeur Fidèle Bazana a disparu.
Très vite, il apparait qu’il s’agit d’un meurtre perpétré par les services policiers du général Numbi, inspecteur principal de la police congolaise. Le conseil de Sécurité de la RDC, sous la présidence du chef de l’Etat, décide de l’arrestation de plusieurs fonctionnaires de police dont l’adjoint du général Numbi, le colonel Mukalay. Le général Numbi se voit suspendu de ses fonctions. Trois policiers fuient à l’étranger.
Ce crime intervient à moins d'un mois du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Congo, alors que Floribert Chebeya multipliait les enquêtes sur des sujets sensibles en matière de droits humains.
Les Nations Unies, l'Union européenne, les Etats-Unis ,et de nombreuses ONG réclament aux autorités du Congo "une enquête indépendante, impartiale et transparente". Une autopsie a lieu avec le concours de l’Ambassade des Pays-Bas. Elle confirme que Chebeya a bien eu des sévices physiques. Il est mort d’arrêt cardique, mais l’autopsie ne peut préciser les conditions exactes de sa mort.
L’enterrement de Floribert a lieu devant une foule immense et les représentants du corps diplomatique, du gouvernement, des ONG et de la communauté internationale. Il fait l’objet d’une médiatisation exceptionnelle de par le monde.
Quelques temps plus tard, la veuve Chebeya quitte la RDC pour se réfugier au Canada. La famille du chauffeur est dans le désarroi, le corps de celui-ci n’ayant jamais été retrouvé. Elle espère partir au plus vite loin du lieu du crime pour se reconstruire. Une tentative d’enlèvement du frère de Foribert échoue.
Un procès devant la cour militaire commence fin novembre. Au banc des accusés 5 policiers, les trois autres inculpés ayant fui à l’étranger. Le général Numbi contre lequel les familles se sont portées parties civile, le considérant comme le commanditaire n’est pas poursuivi par le parquet. Il viendra au procès témoigner comme « renseignant » et non comme témoin, ce qui lui évite de prêter serment.
L'autorité judiciaire sera-t-elle capable d'exercer une justice impartiale ?