Ema

EMA- Milkman
 
Aux marges du folk, Erika M. Anderson (EMA, donc), une Américaine de 28 ans, frappe un grand coup avec un premier album solo saisissant de liberté, entre noise et dépouillement, titres frôlant le malaise et mélodies à fredonner portées par une voix éthérée noyée sous les effets. On n’est qu’à moitié surpris de cette forte personnalité : Erika Anderson a pendant quatre ans tenu micro et guitare de l’excellent duo narcotico-expérimental Gowns, auteur d’un unique album (Red State, 2007) qu’elle a sabordé l’an dernier. La démarche d’EMA est radicale, à l’image du titre d’ouverture qui résume parfaitement l’esprit indompté de l’album, l’emblématique single “The Grey Ship”, sept minutes où sa voix et les guitares passent par toutes les couleurs sur un texte noir désespoir. Intime voire impudique, les morceaux de bravoure s’enchaînent, variant les registres sans la moindre faute (“California”, “Milkman”, “Marked”, “Coda”…). Il semblerait qu’on ait trouvé une petite sœur à PJ Harvey, Cat Power et Scout Niblett.

EMA