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ELECTRO-POP - Cet album de la "One-woman-Band" Clytem Scanning est sorti de manière autoproduite il y a déjà plusieurs mois. La jeune artiste française ressort aujourd'hui son album ARMADA signée chez un label. Chronique.
Des poignées d’images ressuscitent par la musique électro capable plus qu’une autre de créer l’attente et le trouble. ARMADA semble au fil de son écoute un album qui lutte contre le temps. Il offre le partage mais tout autant la solitude. Il donne aussi du fil à retordre à l’obscurité de chaque jour puisqu’elle est sauvée par la magie re-créatrice de l’artiste. Par scansions ou nappes Clytem Scanning offre un nouveau départ à sa musique et à son univers. Elle veut désormais que le monde aille un peu moins vite, un peu moins mal. Ses titres sont des soirs qui tombent. Et lorsque Paris devient un jour un peu gris toute une lumière habite le désordre de cet ARMADA pas forcément en déroute.
L’artiste est ici à sa place. Dans sa fragilité comme dans sa force. Plus qu’avec Shane Cought elle renie certaines histoires, certaines larmes, certains facilités. Le mystère est évident (d’où la référence à PJ Harvey). L’évidence est un mystère (on pourrait alors évoquer une certaine Bjork). Mais que cela ne soit pas pris pour une commodité de la conversation ou un jeu facile de rapprochement. L’éveil d’une rythmique peut, après un moment de répit, laisser le souvenir d’un amour perdu avant qu’il n’aît pu advenir. Et chaque morceau rend la fin de la nuit toujours incertaine.
Dans l’attente du jour elle donne une vie sombre aux traits obscurs de la vie
On peut donc voir l’artiste en Lilith mais tout autant en « animal nocturne ». Dans l’attente du jour elle donne une vie sombre aux traits obscurs de la vie. Sa musique métamorphose la nuit fourmillante de visages. Le moi est nu. Mais ce moi nu n’est pas le corps. Par sa musique Clytem Scanning lui donne un autre corps plus subtil et une clarté étrange. La musique par sa variété fait surgir un obscur. L’artiste devient une pierre de lune ouvrant les portes du soleil noir. Elle noue sa voix au rêche de compositions qui ressemblent parfois à la fumée de cigarette. Comme celle qui sort du revolver qui vient de tirer. C’est donc une fumée qui tue de plaisir.