Marie-Adélaïde et Mélanie : deux visions opposées d'une même lecture ?
Les impressions de Marie-Adélaïde :
Un joli titre pour un joli livre décevant.
À vrai dire je suis un peu perplexe. La Délicatesse m'a été conseillé par un libraire, ma bibliothécaire, des blogs, des amis... sans parler des prix qu'il a reçus. Mais je ne vois pas vraiment ce qu'on lui trouve.
Il se lit facilement, ce qui est loin d'être un défaut. Il est d'ailleurs joliment écrit. L'histoire est charmante, parfois triste, et les personnages de Nathalie et Markus sont même assez attachants. Mais je n'ai pas senti le souffle auquel je m'attendais. David Foenkinos peint des sentiments, des états d'âme, des situations et des interrogations qui m'ont laissée de marbre. Pourtant, le sujet de départ m'a intéressée, il est passionnant humainement (stop, ne comptez pas sur moi pour spoiler !).
Et puis l'histoire a glissé vers un huis clos un peu étriqué, un peu plat. Le moindre geste, le moindre détail est porté aux nues. Et cette répétition est quelque peu fatigante. Chaque seconde est chargée d'une émotion qui reste somme toute assez froide. Même la structuration des chapitres, surprenante au début, lasse.
Pour moi la plus belle partie de ce livre reste son titre, que j'adore. Et la couverture aussi, tiens, bravo Folio.
Les impressions de Mélanie :
J’en avais entendu parler, comme ça, comme tout le monde, sans bien savoir de quoi il retournait vraiment. Je m’y suis intéressée parce que je me trouvais dans une grande surface à laquelle il ne fallait pas trop en demander en termes de choix littéraires. Et aussi parce qu’un bandeau violet qui annonce qu’un livre a été récompensé à dix reprises, ça interpelle forcément. Et puis j’ai lu la quatrième de couverture, que j’ai trouvée parfaite, à la fois tendre et insolite. Du coup j’ai lu le roman, très vite, presque d’une traite.
J’y ai aimé beaucoup de choses, à commencer par le style inhabituel de l’auteur qui raconte, à travers des chapitres très courts se faisant l’écho des pensées de chacun des protagonistes, la manière dont deux personnes, que tout oppose a priori, vont s’éprendre peu à peu l’une de l’autre. Il y dépeint aussi les réactions d’un entourage pas toujours bienveillant, les drames qui, inévitablement, jalonnent la vie, et la manière que l’on a de les subir puis d’y survivre. Le tout avec beaucoup de pudeur et de délicatesse (ha ha…).
Malgré tout, j’ai quelques réserves qui me conduisent à m’interroger sur un tel engouement public : si le style de l’auteur, aussi fluide qu’original, est très agréable à lire, il peut aussi confiner à la niaiserie, ce qui constitue – de mon point de vue – une erreur lorsque l’on s’attaque à un sujet aussi commun que la-naissance-d’une-histoire-d’amour-qui-permet-de-se remettre-d’un drame… Cette histoire elle-même, par certains aspects, renferme plusieurs clichés et lieux communs qui, même s’ils sont décrits avec douceur et délicatesse (re-ha ha), n’en demeurent pas moins décrédibilisants. Enfin, et surtout, la dernière phrase du roman est ambigüe et prive l’histoire d’une véritable fin. Et je déteste les histoires dont on ne me dit pas quelle est la fin…
J’ai appris aujourd’hui que l’auteur et son frère adaptaient La Délicatesse au cinéma, avec Audrey Tautou dans le rôle principal. La circonspection m’a gagnée : encore une adaptation que je n’irai pas voir ?
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