quand la gauche trahit, elle perd !

Publié le 21 novembre 2011 par Despasperdus

En obtenant la majorité absolue des sièges à l'assemblée, le parti populaire espagnol a infligé une défaite historique au parti socialiste ouvrier espagnol.

La défaite du PSOE n'est pas celle de la gauche, mais d'un parti social-démocrate, qui comme l'ensemble des partis membres du PSE (parti socialiste européen), a trahi les valeurs de la gauche en se soumettant aux dogmes de l'idéologie néo-libérale et en faisant allégeance aux marchés. [1]

Une soumission qui date au moins du vote enthousiaste en faveur du Traité de Lisbonne, celui-là même qui a inscrit dans le marbre les dogmes de l'idéologie dominante, tels que la concurrence libre et non faussée dans tous les secteurs d'activité ou la fameuse règle d'or.

Le bilan du gouvernement socialiste de Zapatero est catastrophique :

  • chômage record de 21,52% dont 40 % chez les jeunes;
  • baisse des traitements des fonctionnaires,
  • gel des salaires,
  • des pensions de retraite,
  • recul de l'âge légal de départ à la retraite à 67 ans,
  • coupes budgétaires dans le social,
  • privatisations.

Qu'on la nomme rigueur ou austérité, une telle politique de classe ne profite qu'à l'oligarchie et au patronat.

Cette défaite historique, prévisible depuis longtemps, fera éventuellement réfléchir dans les chaumières des sympathisant-e-s socialistes en France... et pourquoi pas au PS ?

La social-démocratie européenne est un champ de ruines mais surtout un désert idéologique où le néo-libéralisme règne.

Que nos amis socialistes ne nous agitent plus le spectre d'un nouveau 21 avril 2002 et de la milliardaire Le Pen : en Grèce, c'est le président de l'Internationale socialiste qui a invité la droite et l'extrême droite à former un gouvernement d'union nationale avec son parti !

Qu'ils cessent également d'agiter l'épouvantail Sarkozy : entre la politique de Sarkozy, et celles de Zapatero et Papandreou, la plus antisociale n'est pas forcément celle que l'on croit !

Libres à eux de rêver que François Hollande réussira là où ses camarades Papandreou et Zapatero ont échoué. Ce serait tout de même sympa que nos camarades socialistes l'expliquent... parce qu'on ne voit pas comment la politique de Hollande profitera aux classes populaires et moyennes en respectant la fameuse règle d'or dès 2013, en gelant le nombre de fonctionnaires laissés par son prédécesseur, ou en n'abrogeant pas les réformes des retraites.$$

Plus le temps passe, plus l'Europe s'enfonce dans l'économie de cimetière des plans d'ajustements néo-libéraux, et plus les événements valident l'analyse politique qui a conduit différentes organisations à s'unir au sein du Front de gauche .

Notes

[1] Ne comptez pas sur nous pour affirmer que François Hollande a porté la poisse à son camarade Zapatero en venant le soutenir lors de son 1er déplacement en qualité de candidat officiel du PS!