""A cause d'elle" tiens mais, c'est amusant ça, de nommer son album avec le titre d'une des chansons d'un des albums précédents (La vie Théodore)..."ai-je pensé, de prime abord.
Et puis j'ai vu le titre de l'album écrit.
"Elle" est en fait au pluriel. A cause d'elleS.
Mais qui sont "elles"?
Sont-ce les chansons qui lui ont donné le goût de la musique?
J'aime à le penser parce que moi aussi, d'une certaine façon, c'est un peu comme ça que je suis "tombée dedans" et que l'idée de partager ça avec le grand Alain me réjouit à un point que tu n'imagines même pas.
Chez moi, quand j'étais enfant, il y avait souvent de la musique.
Plutôt des variétés.
J'aimerais raconter que j'ai été bercée dès mon plus jeune âge au son des pointures de la pop, du rock ou du jazz mais je n'aime pas trop mentir. Alors tant pis.
Mes premiers contacts avec la musique ont donc été tout ce qu'il y a de plus "populaire" et je n'en n'ai pas honte.
Même si je me dois de reconnaitre que ça a bien moins de panache que d'annoncer qu'on a été biberonnée au son des Stones, des Clash ou du Velvet.
Alors voilà j'aime cultiver l'idée que si les titres qu'a choisi d'interpréter Alain Souchon sur son 13ème album studio (prolifique, l'artiste) sont ceux qui ont bercé son enfance c'est parce qu'au fond c'est de là que lui vient son goût pour ce dont il a fait sa vie.
On a tous le souvenir de comptines chantées par un proche dans nos plus jeunes années et l'émotion qui s'y rapporte en rend souvent l'évocation d'une incomparable douceur.
"Une chanson douce que me chantait ma maman"... aurait pu fredonner Alain Souchon en guise d'introduction.
Mais attention, si elles sont douces elles ne sont pas pour autant toutes naives les chansons de la sélection de mr Souchon.
Moi au départ j'ai eu un peu peur j'avoue.
Que ce ne soit que clichés et banalités, que mon cher AS bétifie 12 titres durant mais rassure toi, il n'est pas question de ça.
Non, non.
Il y a de tout dans cet album et même un titre surprenant, "Simone" qui évoque une histoire d'amour entre un curé et une paroissienne.
Surprenant et touchant.
Evoluer dans le monde de l'enfance lui va plutôt bien, à Alain parce qu'il a toujours su garder cette espèce de légèreté, cette grâce souriante qui fait le charme des jeunes minois et qui s'efface si souvent avec le temps.
A la fin de cet album on est simplement heureux d'avoir partagé encore une fois avec lui ce qui fait son charme et son talent : sa voix, son phrasé parfois un peu trainant, son ton inimitable bref, ses souchonnades.
Au milieu des titres dont il est seulement l'interprète, Alain Souchon livre aussi une version revisitée de "J'ai 10 ans" et un morceau inédit que je m'étais empressée de partager sur FB et Twitter dès le jour de sa sortie (calée le jour de la rentrée, si ça n'était pas extraordinairement bien pensé, ça) : "Le jour et la nuit" où Alain chante l'enfance, l'école, le rêve et l'ennui.
Impossible de se laisser gagner par l'ennui au fil de cet album : les arrangements jouent la carte de la diversité, les sujets abordés sont variés si bien que c'est un réel plaisir que de se laisser compter ces historiettes par la voix désormais familière du grand Alain.
Un joli cadeau de Noël et un petit plaisir égoïste à s'offrir, sans tarder, tout de suite. Aussi.
Bon voilà en plus, c'est pas que je manque d'arguments pour t'inviter à te procurer "à cause d'elles" mais je m'en vais quand même te préciser que c'est au profit de la ligue contre le cancer qu'il est vendu. Une raison supplémentaire de craquer.
Mon top 3 :
Simone : la chanson la plus surprenante, sans doute la plus poignante.
Le jour et la nuit : parce que c'est un inédit, co-écrit avec son fils, Pierre Souchon
Memphis Tennessee : parce que ça sonne grave country :) (et même s'il n'y a pas de banjo...nul n'est parfait)
Enfin mention spéciale "Au petit Grégoire" titre qui fera plaisir à notre président.