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Violents affrontements au Caire

Publié le 21 novembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Au moins 13 personnes ont été tuées et près de 2.000 autres blessées dimanche soir au Caire lors d’accrochages sur la place Tahrir et près du ministère de l’Intérieur.

Violents affrontements au Caire

Des milliers d’Égyptiens occupaient la place Tahrir au Caire, après avoir repoussé la police, les violents affrontements s’étant poursuivis dans les rues adjacentes au site emblématique, foyer de la révolte qui a chassé le président Moubarak en février. Lundi matin, l’imam de la mosquée Omar Makram, cheikh Mazhar Chahine, a assuré être parvenu à un accord avec les forces de l’ordre, affirmant que le calme était revenu sur la place.

Durant la nuit, des contestataires ont lancé des pierres et des cocktails Molotov en direction des policiers, dont certains, positionnés sur le toit d’un immeuble à proximité du ministère de l’Intérieur, proche de la place Tahrir, répliquaient avec des tirs de fusils et de balles de caoutchouc. Les policiers tiraient également de nombreuses grenades lacrymogènes, alors que des manifestants leur renvoyaient.

Outre les 13 morts, recensés par des responsables de la morgue, dont au moins quatre par balles réelles, un homme avait déjà été tué samedi sur la place Tahrir. Le ministère de la Santé a de son côté recensé 10 morts dimanche et 1.700 blessés depuis samedi.

Des manifestants défilaient également à el-Arich, dans le Sinaï et à Ismaïlia, sur le canal de Suez, tandis que des heurts ont éclaté à l’issue des funérailles d’un jeune homme tué samedi à Alexandrie. À Suez, des militaires tiraient en l’air pour disperser des manifestants, au lendemain d’affrontements dans cette ville située sur la mer Rouge. Des défilés réclamant que le pouvoir, aux mains de l’armée depuis plus de neuf mois, soit restitué aux civils, avaient également lieu dans le centre du pays à Qena, où se seraient produits des heurts, et à Assiout. Cinquante-cinq personnes ont été arrêtées dimanche.

Ces affrontements rappelant les scènes de la révolte contre le régime au début de l’année ont débuté samedi au lendemain d’une manifestation place Tahrir de dizaines de milliers de personnes. Cette démonstration de force, menée par les islamistes, visait à réclamer le retrait d’une déclaration constitutionnelle présentée par le gouvernement, qui exemptait en particulier le budget de l’armée de tout contrôle parlementaire.

L’armée s’est engagée à rendre le pouvoir aux civils après l’élection d’un nouveau président. La date de la présidentielle qui doit suivre les législatives n’est toutefois pas encore connue, ce qui suscite de nombreuses craintes de voir les militaires s’accrocher au pouvoir. Ces troubles ont relancé les craintes que les législatives, qui doivent débuter le 28 novembre et s’étaler sur plusieurs mois, ne soient émaillées de violences. L’armée a dit regretter les événements actuels, appelant le gouvernement a rencontrer les forces politiques pour y mettre fin, tout en réaffirmant s’en tenir au calendrier électoral établi. Auparavant, le général Mohsen al-Fangari avait assuré que les élections auraient lieu comme prévu.

Plusieurs personnalités politiques et des intellectuels, parmi lesquels l’ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique Mohamed ElBaradei, ont réclamé un délai supplémentaire pour ces élections, dans le cadre d’une révision du calendrier politique. Ils proposent d’élire d’abord une assemblée constituante, puis un président et enfin un Parlement.


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