Pekar - Collectif © Ça et Là - 2011
« Ce dernier volume de l’Anthologie consacrée à la série de Harvey Pekar couvre les années 1993 à 2004. Pekar y décrit notamment son combat contre un cancer lymphatique au début des années 1990, ses conflits avec sa dernière femme, Joyce Brabner, son départ à la retraite, mais aussi son regain de notoriété au moment de la sortie du film American Splendor, avec la verve qui le caractérise » (synopsis éditeur).
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American Splendor est une série autobiographique débutée dans les années 1970. Incapable de dessiner, Harvey Pekar a sollicité des auteurs de la BD underground américaine pour illustrer ses textes.
Le récit aborde chronologiquement des scènes de la vie courante, contient régulièrement des retours en arrière (souvenirs plus ou moins proches), des témoignages de tiers en lien ou non avec le parcours de l’auteur. Il remonte jusqu’à la rencontre entre son père et sa mère mais dans l’ensemble, les 28 histoires de cet album se concentrent sur une période allant des années 70 à nos jours. Il revient sur son expérience de Critique de jazz qu’il débute à l’âge de 19 ans (après 17 ans à rédiger ses articles, il cesse cette activité et ne la reprendra qu’au moment de son départ à la retraite). Il obtient ensuite un poste d’employé aux Archives du Gouvernement fédéral qu’il occupera plus de 30 ans. Durant ce laps de temps, il rencontre Robert Crumb qui lui fait découvrir son travail et lui propose d’illustrer les premiers chapitres d’American Splendor (les premiers fascicules sont auto-édités par Pekar). Un chapitre de ce volume, illustré par Gerry Shamray, résume son parcours professionnel.
Un ouvrage de 190 pages dans lequel j’ai eu du mal à entrer. Le fait que ce soit un troisième volume de série n’en est pas la raison (les tomes peuvent se lire indépendamment les uns des autres) mais à la difficulté de devoir côtoyer un homme anxieux, pessimiste, bougon et assez dolent. Cependant, passé le premier tiers de l’album, ce ressenti s’estompe. En effet, l’agitation due à la sortie de l’adaptation d’American Splendor au cinéma donne une nouvelle dynamique au récit et à son auteur.
Au niveau graphique, on saute d’anecdotes en réflexions, le ton est tour à tour incisif ou dépité mais la vision de l’auteur sur sa situation est toujours très fine et objective. Pekar est très critique avec lui-même. Au gré des chapitres, une humeur en chasse une autre, le ressenti personnel de l’écrivain est porté par les illustrations des différents dessinateurs (Joe Sacco, Robert Crumb, Franck Stack…).
Je remercie Libfly et Les Éditions Ça et Là pour cette découverte.
Le film : American Splendor
L’avis de David sur le Premier Volume de la série.
D’autres articles sur ReverseShot, Association Chifoumi.
Extraits :
« Je ne considère plus les éditeurs comme des êtres humains. Pour moi, ce sont des forces naturelles hostiles, comme les tornades et les blizzards » (« Scanner » – American Splendor).
« Je crois que VIVRE VRAIMENT, c’est un affrontement… où être capable d’affronter les autres si nécessaire. De mon point de vue, la vie… la vie en société est une bataille continuelle et je ne veux pas y participer » (« Transatlantic Comics » – American Splendor).
« Mais quelle femme aurait voulu de moi ? Qu’est-ce que j’avais à lui offrir ? Un sac de névroses, voilà ce que j’étais » (« Danielle » – American Splendor).
Anthologie American Splendor
Série terminée
Éditeur : Ça et Là
Dessinateurs : Gary DUMM, Frank STACK, Joe SACCO, Jim WOODRING, Robert CRUMB, Ed PISKOR, Gerry SHAMRAY
Scénariste : Harvey PEKAR
Dépôt légal : septembre 2011
Bulles bulles bulles…
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