La Couleur des Sentiments // De Tate Taylor. Avec Emma Stone, Jessica Castain et Viola Davis.
Apparu à la tête du box office américain lors de sa sortie, The Help en VO, est un joli petit film, sans prétention, adapté d'un best-seller. En jouant sur l'amitié d'une jeune fille à une bonne
de l'époque, le film vise parfois le trop plein de sentiments mais ce n'est pas une si mauvaise chose. Le film, même maladroit dans sa manière de nous exposer son histoire, prévisible à souhait,
arrive à nous transporter dans les années 60. J'adore ces années là, et les films traitant de ces années me séduisent tout particulièrement. La Couleur des Sentiments n'apparaît pas comme le plus
réussi, il a ses défauts, mais pas celui d'être un film au grand coeur. Parfois même un peu trop, ce qui lui vaut d'être très normé. Mais sans tomber dans le machinisme, Tate Taylor arrive à nous
offrir derrière des décors et une lumière très jaune, un film souriant et aimant. C'est justement ce qui rend le film d'autant plus joli et séduisant. On a l'impression de déguster une bonne
tarte au citron meringuée. Me demandez pas pourquoi ce désert en particulier mais d'une part il fait parti de mes préférés - ce doit être mon préféré même quand j'y pense - mais aussi parce que
les années 60 me font toujours penser à une bonne tarte au citron - sûrement un truc que j'ai adopté lors du visionnage de Waitress -.
Dans la petite ville de Jackson, Mississippi, durant les années 60, trois femmes que tout devait opposer vont nouer une incroyable amitié. Elles sont liées par un projet secret qui les met
toutes en danger, l’écriture d’un livre qui remet en cause les conventions sociales les plus sensibles de leur époque. De cette alliance improbable va naître une solidarité extraordinaire. À
travers leur engagement, chacune va trouver le courage de bouleverser l’ordre établi, et d’affronter tous les habitants de la ville qui refusent le vent du changement...
L'histoire du film est au fond ce qui rend le film moins parfait qu'il ne pourrait l'être. Je n'ai pas lu le livre et ce n'est pas prévu, mais je pense sincèrement que le scénario manque de
finesse à certains moments. Notamment sur le début du film quand il présent les divers protagonistes, on même du personnage d'Emma Stone, parfois très grossièrement fourni. Mais la prestation de
cette dernière rend son personnage touchant et la cause qu'elle défend plus que louable. Le problème du film est donc d'avoir condenser une histoire sûrement bien développée en un film de 2h20.
Les personnages manquent parfois de considération, c'est aussi ça le problème d'avoir un très grand cast. et une galerie de personnages tous plus forts les uns que les autres. On perd donc cette
finesse. Par ailleurs, le développement de l'histoire en elle même était correct, et la solution finale - très attendue - était joliment réussie. En tout cas, l'histoire évite assidûment les
clichés, ce qui rend le film crédible et offre de beaux sentiments sur fond d'une musique parfois présente avec trop d'insistance - perdant donc l'émotion de certains passages -.
La réalisation est correcte, sans être exceptionnelle. Disons que Tate Taylor offre un portrait suffisamment réaliste et joli de cette Amérique là. Je ne demandais pas plus. Cela n'aurais servi à
rien de jouer la carte du film léché. Cela n'aurait fait que rendre tout sentiment exacerbé, et donc peu crédible. Jessica Chastain est également une étonnante révélation de ce film. Elle brille,
elle arrive même à surpasser Emma Stone dans ce qu'elle entreprend, mais uniquement parce qu'elle est bien plus présente. Emma Stone quant à elle est fidèle a elle même et son énergie vivante est
tout ce qu'il y a de plus salutaire. Et les rôles des bonnes nous offrent de bonnes parties de rires et d'émotions à la fois. Au final, nous voilà face à un film qui se veut beau et qui est joli
et bleuet. Ce n'est pas le meilleur film qui soit sur l'univers, mais ce n'est pas le plus mauvais non plus.
Note : 7/10. En bref, une retranscription maladroite à certains moments certes, mais jolie, des rapports entre blancs et noirs en pleine ségrégation durant les années 60.