En H Cup, perdre deux rencontres en phase de poule équivaut le plus souvent à l'élimination. Deux équipes françaises auront donc réussi à hypothéquer leur avenir dans la compétition dès les deux premières journées. On pressentait que le Racing et Castres joueraient gros ce week-end. Le pressentiment s'est confirmé puisqu'en perdant ce week-end respectivement à Edimbourg et face au Munster, les deux clubs ont presque fait leurs adieux à la qualification pour les quart-de-finale.
Le moins qu'on puisse dire est que la pilule est dure à avaler pour le Racing, dont les ambitions étaient réelles en début de saison. Ce qui inquiète, c'est la manière avec laquelle l'équipe de Pierre Berbizier a laissé le gain de la rencontre à Edimbourg qu'elle devançait de 24 points au score à vingt minutes de la fin du match. Un tel manque de constance, une telle fragilité défensive laisse augurer quelques désillusions en championnat pour un club qui a fait du Brennus sa priorité, s'il ne réagit pas sur ce plan. En deux rencontres, les ciel-et-blanc ont fait preuve d'une inconstance remarquable, leurs efforts pour proposer un rugby attrayant étant anéanti par un laisser-aller défensif pour le moins préoccupant. Ne doutons pas que Pierre Berbizier va profiter de ses prochaines séances de travail pour recadrer un effectif qui s'est peut-être vu un peu trop beau, un peu trop vite.
Même déception pour Castres, qui a offert à Ronan O'Gara une belle occasion de parfaire sa réputation de match winner en rendant le ballon au Munster à deux minutes du terme du match puis en laissant le pack Irlandais placer son ouvreur dans un fauteuil pour le drop de la victoire. Même sans ce coup de pied assassin, le CO aurait de toute manière concédé un nul presque synonyme d'élimination. Au moins, les choses sont claires désormais. Au plan européen, Castres n'y arrive pas (encore). Les deux défaites évitables subies à Llanelli et face au Munster sont venues confirmer qu'il manque encore aux Tarnais ce petit quelque chose qui les sépare du haut niveau européen.
Autre confirmation, plus positive, celle du regain de forme du Biarritz Olympique, vainqueur des Saracens à Aguiléra. On pourra regretter que les hommes de Patrice Lagisquet n'aient pas su priver les Anglais du bonus défensif acquis dans les arrêts de jeu. Le match fut âpre et les deux équipes se livrèrent sans retenue. Malgré un score vierge à la mi-temps, révélateur des difficultés persistantes des Biarrots à marquer sur leurs temps forts, mais également de leur solidité défensive, le BO a su se montrer patient pour inscrire les deux essais de la victoire. Le retour des internationaux (gros match d'Imanol Harinordoquy !) a fait le plus grand bien au club basque qui n'a donc pas perdu tout espoir de se qualifier pour les quarts. D'autant que les Ospreys, concurrents directs dans leur poule, ont concédé un match nul à Trévise.
De qualification, il reste bien évidemment question pour Clermont, facile et prévisible vainqueur de Aironi à domicile et, surtout pour Toulouse dont la large – bien que non bonifiée – victoire au Connacht laisse augurer de belles choses pour le club haut-et-garonnais.
Enfin, la défaite de Montpellier à Bath, bien qu'encourageante, laisse planer le doute sur la capacité du MHRC à sortir d'un groupe qualificatif a priori offert au Leinster. Le match nul concédé par les Héraultais sur leur pelouse face à ces mêmes Irlandais devrait vraisemblablement peser lourd dans le décompte final qui déterminera les deux meilleurs deuxièmes des poules qualificatives. Au passage, on notera que la revanche de la coupe du monde entre Stephen Donald et François Trinh-Duc a une nouvelle fois souri au Néo-Zélandais.
La deuxième journée de H Cup, avec son lot de confirmations, de demi-satisfactions et de déceptions laisse donc les supporters Français sur un sentiment mitigé. Les deux prochaines journées, en décembre, devraient lever certains doutes et répondre au moins en partie aux questions qui se posent sur les chances françaises de qualifier des représentants pour les quarts.