Il y a des candidatures à la Présidentielle qui
montent en puissance tranquillement, et il y en a d’autres qui tombent tout
aussi tranquillement en déliquescence. D’aucun diraient qu’elles partent en
c……. . Celle du candidat du PS est clairement dans la seconde
situation.
Si on jette un rapide petit coup d’œil en arrière, mettons en Mai 2011, ce
n’est pas si loin après tout, eh bien qu’y voit-on !
Le beau Projet du PS est fraichement approuvé dans une très belle unanimité,
malgré des primaires qui s’annoncent le candidat du PS est quasi-trouvé et même
s’il n’est pas encore déclaré, il bénéficie d’une popularité gargantuesque
d’autant plus gargantuesque que celle de Sarkozy touche le fond….bref, tout va
pour le mieux pour le PS !
Certes, beaucoup, fort des expériences précédentes, jugèrent qu’il était
plus prudent d’attendre un peu avant de sortir champagne, roses et cotillons
et…..ils firent bien !
Ils firent d’autant mieux qu’il n’a pas fallut attendre bien longtemps pour
que le candidat putatif à la popularité gargantuesque, se révèle être plus
proche du pervers pépère que du père de la Nation !
Il a fallut attendre encore moins longtemps pour comprendre que le beau
Projet du PS approuvé dans une très belle unanimité, s’appuyait sur une
hypothèse de croissance quasi grotesque et qu’en conséquence il était
mort-né.
Alors qu’on aurait pu imaginer le pire, François Hollande réussit l’exploit,
pendant l’été, à la fois de faire oublier DSK et le projet du PS. Grâce à
quelques propos plutôt censés, à une silhouette affinée et à une prise de
hauteur, il réussit à faire oublier l’image du consensuel mou et sans trop de
personnalité que son passage à la tête du parti lui avait collé dans le
dos.
Puis ce fut l’épisode de la primaire !
Reconnaissons que ce fut un bel exercice de démocratie. Malgré les déboires
de l’ex futur candidat du PS et un projet inepte, la primaire permit au PS de
monopoliser l’actualité politique pendant 1 mois. Sans être transcendant, le
débat fut de bon niveau …pour un débat entre socialistes.
A l’arrivée, le choix de Hollande permit de penser que tout allait repartir
comme en 14 81.
Pourtant, malgré son succès médiatique et populaire, cette primaire qui
devait propulser le candidat Hollande dans les hauteurs de la campagne
présidentielle, provoqua un certain nombre de dommages collatéraux.
Tout d’abord, elle révéla des désaccords de fond au sein du PS, qui finirent
d’abattre la belle unanimité factice qui avait soit disant prévalu lors de
l’adoption du projet. Plus fâcheux, elle contribua à fragiliser le projet du
candidat Hollande. Certes il a été choisi par la majorité de presque 3 millions
de votants mais son image n’en est pas sortie extrêmement grandie. Peu
percutant, se contentant de tricoter autour de 2 ou 3 idées discutables et
complètement démolies par Aubry, soutenu du bout des lèvres par Montebourg et
uniquement parce qu’il détestait encore plus Martine, on ne peut pas dire que
Hollande ait fait un effet bœuf !
Mais bon, à la sortie de cette élection, il continuait à bénéficier d’un
beau succès d’estime.
C’est donc tout fier de sa bonne fortune et se voyant déjà président à la
place du président, que le candidat Hollande se mit à commenter
systématiquement tous les faits et gestes de Sarkozy et de son
gouvernement.
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce ne fut pas toujours extrêmement
heureux. Dans la critique systématique, il est apparu plus dans la peau d’un
chef de parti d’opposition que dans celle d’un futur président. De plus, son
air de « c’est sur, c’est moi le futur président de la république
française » commence tout doucement à lasser.
A cela, il faut ajouter l’épisode européen et G20tesque de Sarkozy.
Clairement, comme je l’ai déjà exprimé, Super Sarko n’a pas sauvé le monde mais
il a bien aidé l’Europe. Il s’est impliqué avec force et pugnacité et s’est
montré à la hauteur de sa fonction présidentielle dans une période très
difficile.
Pour Hollande, et sans évidemment que ce soit fatal, l’euphorie de la
primaire laisse place au doute.
Et ce doute est largement entretenu par le reste de la gauche qu’elle soit
rouge ou verte.
Bien évidemment, ce fut le père tapedur Mélenchon qui
ouvrit le tir avec son style habituel, et traita Hollande de
« capitaine de pédalo » dans « une saison des
tempêtes ».
Déjà que beaucoup peuvent considérer qu’on ne change pas de capitaine en
pleine tempête, si il faut le faire, ce n’est certainement pas pour troquer un
capitaine au long cours pour un capitaine de pédalo !
Le problème, c’est que la sortie de Mélenchon n’est pas qu’un bon mot au
dépend du candidat PS, elle contribue à renforcer le doute auprès de beaucoup,
Hollande est-il capable d’assumer la fonction dans les circonstances actuelles
?
La crédibilité face à la crise est le seul atout de Sarkozy face à Hollande,
en enfonçant Hollande dans cette image d’ex gros mou qui n’a jamais rien
prouvé, Mélenchon lui donne le coup de pied de l’âne.
Et comme si ça ne suffisait pas, voilà qu’intervient le pitoyable épisode
des tractations avec les Verts. Avec ces discussions, le PS a fait tout ce
qu’il ne fallait pas faire.
Ils sont rentrés dans un jeu de petites combinazione électorales avec des
Verts qui font tout pour obtenir du PS à la fois qu’il se dédise sur le
nucléaire et qu’il lui octroie un nombre de députés sans commune mesure avec le
score que fera Eva Joly. Le beurre et l’argent du beurre. Et le PS, grand
nigaud, de se faire mener par le bout du nez.
Résultat les Verts, qui rappelons le n’ont actuellement que 4 députés, en
obtiennent entre 25 et 30 en cas de victoire de Hollande !
Cerise sur le gâteau, Cécile Duflot se place à Paris via la circonscription
la plus à gauche de Paris (69,1 % en 2007).
Par-dessus le marché, les Verts obtiennent la fermeture
« progressive » de 24 réacteurs et l’arrêt « immédiat » de
Fessenheim. De plus, ils ont l’assurance qu’aucun nouveau projet de réacteur
« ne sera initié » !
Pire encore, il semble qu’ils aient obtenus l'abandon de la filière de
retraitement des déchets et de la fabrication du Mox. Mais, là Hollande, pour
ne pas avoir l’air de s’être trop déculotté, a du dire à ses négociateurs,
« non les gars, là ça fait trop, ça va finir par se voir qu’ont s’est fait
empapaouter jusqu’à la moelle » et eux de lui répondre « bon, ben, on
n’a qu’à faire comme si on avait rien promis, on vire le MOX du document, avec
un peu de chances ils n’y verront que du feu ».
Ils n’ont pas eu de chance, les autres ont tout de suite remarqué qu’il y
avait un trou dans le texte avec des traces de Typex dessus !
Là encore, au-delà de la petite tractation électorale qui n’honore ni les
uns ni les autres, il y a cette impression laissée par l’affaire, que, le PS et
à travers lui Hollande, manquent de convictions et de fermeté ce qui dans des
situations difficiles est pour le moins problématique !
Et ça ne peut qu’entretenir le doute sur sa capacité à assurer la
fonction.
En résumé, alors qu’il y a moins de 6 mois, toutes les conditions étaient
réunies pour que le candidat du PS s’impose les doigts dans le nez et la rose à
la main face à un Sarkozy complètement à la ramasse, voilà qu’ils réussissent
l’exploit, bien aidé par les Verts et Mélenchon, d’affaiblir leur candidat et
de remettre Sarkozy dans la course !
Bravo le PS, bravo la Gauche !
On s’en doutait déjà un peu que c’était trop beau pour être
vrai, mais là on en a la confirmation, la Gauche est capable de perdre les
prochaines élections. Si c’est le cas, ça sera un très bel exploit qui vaudra à
la gauche française le titre, bien mérité, de gauche la plus bête du monde
!