C’est le dernier dimanche avant que ne commence l’aprèsture (cherche un peu patate! C’est à ta portée, si si!)
Je suis prêt. J’ai plus de boulot, plus d’appartement, un peu de sous de côté pour pouvoir faire face à un accident, un sac à dos comme ton cerveau, pas trop gros, une bonne paire de chaussure, des vêtements chauds pour les semaines à venir. L’année dernière, à la même époque, j’étais en Argentine. Autant dire que j’ai zappé un hiver. J’ai oublié (de vivre) la longueur des dents de l’hiver. Les traces de sa dernière morsure (quand j’étais à Bruxelles, -19°) ont totalement disparu. Je suis prêt.
Dans mes critères de recherche de fermes, il y a le logement en dur pour les WWOOFer, l’accès au net pour animer le blog, le nombre d’heures de boulot à la semaine, un minimum de WWOOFer sur le site et le tout, pas très loin de l’endroit où je suis au moment de faire ma recherche.
Dans trois jours commence mon troisième stage de méditation. Dix jours de pratique intensive dans les meilleures conditions possibles. Une occasion de trouver d’autres frontières, de les franchir. La possibilité de marcher en territoire inconnu, de découvrir d’autres contrées. La possibilité de faire les mêmes exercices avec d’autres armes en mains. La possibilité de réussir là où j’ai échoué précédemment, avec pour seule ambition, non de réussir à tout prix, mais surtout d’être dans l’action, la pratique.
Agir, observer, tirer des leçons et surtout mettre en pratique ce que l’on a jugé bon pour soi ou pour les autres est, pour moi, l’unique moyen d’atteindre la sérénité, de construire son bonheur, pas à pas, jour après jour.
Pendant ces dix jours, je ne pourrais pas animer le blog. Durant le stage, il n’y a ni tel, ni internet, totalement disconnected ! Reprise du blog le 4 Décembre !
En attendant, je profite de ces instants de citadin. Je citadine (je cite Adeline), je bad un peu, je badine. Je prends mon pied, je piétine et je clopine (en fait j’ai arrêté y’a un moment!). Je m’exprime, pour pas dire que je tartine. J’ai peur que tu déprimes et qu’en prime, tu fulmine. Aurai-je commis un crime, hey Jocelyne (celle qui rit quand on la…) !
Je respire à pleins poumons l’air de la ville. Je noircis mes doigts à l’encre des journaux. Je regarde les éclairs au chocolat dans les vitrines. Je regarde une « dernière » fois mon émission de télé prèf.. Je profite des moments passés en famille. Je grogne encore devant les infos en continu et les blagounettes des journalistes, qui n’en sont pas (les blagounettes ou les journalistes : That’s the couestion!). Je sers fort ma nièce entre mes bras en lui demandant de ne pas oublier son tonton. Je regarde passer les filles. Je mange des éclairs au chocolat. J’apprends à reconnaître les cèpes et les amanites (tue-mouches) avec mon beauf. Je ne me bouche pas les oreilles au passage des pompiers pour savourer, plus tard, le silence des champs (courage Didier!). Je regarde un film d’horreur. Je fais une « dernière » tournée de linge. Je fais mon sac juste pour « voir ». Je lis un bouquin.
Pour ce voyage, je ne tomberai pas, comme d’autres fois, dans le piège de faire des plans sur la comète, de me dire que ça va être comme ceci ou comme cela, d’imaginer le futur, de fantasmer. Je sais bien que je ne vais pas au paradis. Je ne vais pas non plus au pays des Bisounours ni même dans celui d’Alice, aussi merveilleux soit-il. Je n’attends rien de particulier de ce voyage, si ce n’est une vie identique mais différente (c’est tiré par les cheveux mais j’aime bien les images de ce mec euh…de ce type.). L’idée est de m’adapter au mieux à ce qui sera mon environnement et à ceux avec qui je partagerai mon quotidien. L’idée est de profiter de chaque instant, de faire de chaque journée un succès, malgré tout…L’idée est de jouir de la vie avec l’unique ambition de gaver mes poches de cet or qui ne se vend pas et de revenir si riche que je serai « obligé » de partager, d’en donner…
Le slogan de mon périple : « Voyagez plus pour vivre plus ! »