L'anti-sarkozisme et les séminaires de la Règle du jeu*

Par Sergeuleski

 

   "Quatre ans après son élection, où en est vraiment la vaste nébuleuse informelle qui ne tance pas le président de ce qu’il fait, mais de ce qu’il est ? Existe-t-il une cohérence esthétique et idéologique de ce front du refus qui conjoint les extrêmes des deux bords ? S’agit-il d’un phénomène unique ou, au contraire, récurrent, dans l’histoire hexagonale, surtout dans les temps troublés ? Peut-on y voir un succédané, ou un revival, de ce que Bernard-Henri Lévy a nommé l’Idéologie française ? Ce sont quelques-unes des questions que nous avons tenté d’aborder, avec André Glucksmann, André Bercoff, Marc Weitzmann et Patrick Klugman, le dimanche 19 juin 2011, au Cinéma Saint-Germain-des-Prés."

Les invités à ce séminaire animé par un dénommé Alexis Lacroix, devront donc répondre à la question suivante : “Tout antisarkozysme est-il légitime ?”


   Tout Anti-Sarkozysme est-il légitime ? par laregledujeu

La question étant posée - question sournoise et symptomatique d'un intellect sans colonne vertébrale, un intellect à la BHL -, notre réponse ne se fera donc pas attendre : 

  

   Cher Monsieur Lacroix,

   Il est vrai que nous sommes nombreux à ne pas aimer ce Sarkozy-président. Faut nous comprendre : c'est pas qu'on soit antisémites et fascistes mais... Sarkozy à l’Elysée, on n’avait pas prévu. Jusqu’à présent, on a toujours pensé que sa place était partout ailleurs sauf à l’Elysée. Même à Matignon, c'était impensable ! Sarkozy ministre... déjà, on avait du mal. C’est vous dire... c'est... tout dire !

   Aussi, faut nous laisser le temps de nous adapter même si ce n’est peut-être plus nécessaire puisque ses chances de ré-élection en 2012 semblent plutôt compromises.

   Quant à la liste de vos invités... si on oublie un moment les idiots utiles d'une question aussi malhonnête que lâche et un Glucksmann né quasi-alzheimer, qu'un André Bercoff pour lequel la question de la légitimité de l’anti-sarkozisme semble aussi se poser, ait été présent ce jour-là, cela ne surprendra personne car, nous savons tous qu’un Sarkozy-président, ça ne l’a jamais gêné… lui qui a toujours été un intellectuel à la "casse-toi pauv’ con !"

   Pour conclure, sachez Monsieur Lacroix que nous n'avons besoin d'aucune excuse (et surtout pas celle de l'antisémitisme et du fascisme - pour peu qu'ils en soient une) pour continuer allègrement et sûrement de dénoncer sans relâche un Président décidément très très en dessous de tout ce que l'on pouvait espérer pour la France ; et l'égarement de quelques millions de Français lors du second tour de la dernière élection présidentielle (non ! le nombre ne sanctifie personne !) ne saurait, et ce en aucun cas, nous contraindre à la moindre complaisance à l'endroit de celui qu'un grand nombre d'entre nous sera tenté de nommer, après la malbouffe... le mal-président.

   Et dans l'attente de ne plus avoir à déplorer de tels rassemblements autour d'une question aussi veule, veuillez agréer, Monsieur Lacroix... privé de bannière digne de ce nom... pour avoir livré à la démocratie et à la liberté d'opinion, telle une bataille, un bien mauvais procès d'intention qui vous déshonore, l'expression de notre antipathie la plus ferme et définitive.

   

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 * Règle du jeu (RDJ) : revue dirigée par Bernard-Henri Lévy