Côté Kurde, l'information est un peu différente puisque le PKK évoque seulement un retrait "limité" des armées d'Ankara : "S'ils effectuent un retrait total, ce serait une victoire pour le Kurdistan et le PKK" estimait d'ailleurs un porte parole.
L'armée turque ne se sent pas pour autant en reste, et déclare qu'elle n'hésiterait pas à ré-investir l'Irak en cas de problème : "Les activités des terroristes dans le nord de l'Irak seront suivies de près et aucune menace depuis ce territoire contre la Turquie ne sera tolérée". Ankara nie tout intervention extérieure qui l'aurait poussé au retrait. On se souvient qu'hier, Bush avait déclaré à ce propos : "Les Turcs doivent agir, agir rapidement, atteindre leur objectif et partir" ; et le secrétaire d'état à la défense avait quant à lui demandé à la Turquie de se retirer "le plus vite possible".
Le correspondant d'Al Jazeera, Mike Hanna, n'est pas totalement de cet avis ; et écrit sur le site du média : "L'armée turque insiste sur le fait que la décision a été prise par les militaires seuls, mais les rapports que nous recevons de par la frontière en Turquie montrent que des questions se posent à propos du retrait turc, si peu de temps après l'apparition de la pression US qui désire le retrait des troupes." L'Express fait bien le point sur la situation en rappelant ce bilan : "La Turquie estimait, avant cette opération, à 4.000 le nombre de rebelles retranchés dans les montagnes enneigées du nord de l'Irak. Le PKK mène depuis 1984 une lutte armée contre l'Etat turc qui a fait quelque 37.000 morts." Sources :
L'Express : "La Turquie met fin à son incursion en Irak, menace d'y retourner"
Le Monde : "L'armée turque met fin à une offensive de huit jours dans le nord de l'Irak"
Al Jazeera : "Turkey pulls troops out of Iraq"
Courrier International : "L'AKP a choisi la solution militaire, hélas !"