Chronique lundi 21 novembre 2011.
Biarritz a battu Saracens 15 à 10 au terme d’un intense combat autant en ce qui concerne l’engagement physique que la multiplication des temps de jeu. Doit-on pour autant annoncer le renouveau de l’équipe Basque ou, comme souvent, ces dernières saisons un simple feu de paille qui ne passera pas le cap du prochain match ? Analyse…
Valeurs ancestrales ou effet Lagisquet ?
Saracens était finalement l’équipe parfaite pour tester Biarritz. D’essence Sud-Africaine, solide devant et très structurée, capable de conserver le ballon et de multiplier les temps de jeu mais avec un manque d’imagination criard, cette équipe a parfaitement convenue à des joueurs Biarrots motivés pour rendre hommage à leur partenaire, Eduard Cotzee, obligé de prendre sa retraite pour cause de commotions à répétition, et toujours capable de s’appuyer sur un pack dense, regroupé autour d’une 2ème ligne Thion – Taele qui sait peser sur le match et d’une défense haute et étouffante avec une belle performante du jeune 3ème ligne Benoît Guyot.
Biarritz sait faire déjouer ses adversaires, surtout quand ils manquent d’imagination. Les Anglais ont eu leur temps fort et n’ont pas su les concrétiser. A leur décharge, des joueurs Biarrots qui avaient retrouvé les valeurs ancestrales de solidarité et de dévouement, ce qui est l’essence même d’une équipe qui peut à nouveau remporter des matchs, confer l’équipe de France à la Coupe du Monde. Mais ce n’était pas seulmeent cela. Après avoir étouffé leurs adversaires, les joueurs Basques ont su prendre confiance et dérouler quelques actions de haut niveau comme cette remontée de terrain partie depuis leur ligne d’en-but pour se terminer par l’essai d’Harinordoquy. Pareil pour celui de Ngwenya, même si la moitié de l’action repose sur un exploit individuel. Alors, effet durable ?
Une chose est certaine, en tout cas, cela fait très longtemps que les trois-quarts Biarrots n’avaient pas joué avec autant de cohérence en pratiquant un jeu de passe au service de l’efficacité. Et si l’on pousse un peu plus loin le raisonnement, on peut se demander si l’on n’a pas vu, sur ce match, les prémices du travail certainement entrepris par Patrice Lagisquet pour redonner la capacité à cette équipe de produire un mouvement général capable de déstabiliser les défenses adverses et de se servir au mieux des forces que représente le trio Ngwenya – Balshaw et Haylett-Petty ou Bolakoro, notamment en utilisant un ouvreur accélérateur comme Marcelo Bosch. Si c’était vraiment le cas, ce serait la preuve que cette équipe est en train de passer un cap et qu’elle redevient compétitive pour la suite de la saison.
Un match référence qui marque un tournant ?
Il s’agit maintenant de savoir si cette victoire restera simplement un éphémère sursaut ou si elle peut marquer le véritable départ de la remontée des Basques en Top14 et un espoir de qualification en HCup. On va très vite avoir la réponse, car le BO va enchaîner 5 matchs décisifs pour son avenir en tout juste 4 semaines : déplacement au Racing-Métro, derby contre Bayonne le mardi suivant, réception de Montpellier plus les 2 matchs contre Trévise en HCup. Le minimum syndical est de 4 victoires, les 2 à domicile en Top14 plus les 2 rencontres de HCup. Difficile mais pas impossible si les joueurs peuvent maintenir leur niveau de jeu.
Le problème, néanmoins, est que, si les Basques veulent capitaliser sur leur victoire de ce week-end, ils doivent enchaîner, de suite, par un nouveau succès au Racing-Métro. Ils valideraient ainsi leur retour et, surtout, quitteraient une dernière place au classement qui fait toujours mal à la tête et empêche de travailler dans la sérénité. Le challenge va être difficile à relever, avec des Parisiens certainement vexés de s’être fait remonter 20 points en moins d’un quart d’heure et qui, eux aussi, ont besoin de victoires. Une défaite Basque hypothéquerait la possibilité de rentrer dans le Top6, si important pour la qualification Européenne.
Avec une défaite au Racing-Métro, l’enchaînement de victoires pourrait ne pas suffire pour remonter rapidement au classement et les Basques, après une double victoire contre les Italiens de Trévise, pourraient être tenté de se focaliser sur la HCup et d’expédier les affaires courantes en championnat. Au vu de ce que l’on a entrevu ce week-end, ce serait dommage pour l’intérêt du Top14…
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