PLAN DU SITE
Abonnez-vous à nos flux RSS ou atom!
Recherche d'évènements à venir (indiquez un mot significatif)
Rien que la diplomatie. Toute la diplomatie. Le Ministre d’État Alain Juppé pourrait presque le jurer: hors des Affaires étrangères, point de salut. Il a raison. Depuis son arrivée au Quai d’Orsay en février 2011, la politique extérieure française a repris de vives couleurs. Des corridors de l’ONU à la salle de presse du Département d’État aux côtés d’Hillary Clinton ou avec son homologue turc, tout sourire malgré les crispations entre les deux pays, la voix de la France s’exprime "fort et clair", comme disent les militaires: elle rallie la Russie et la Chine à l’idée d’une intervention en Libye, reste vigilante sur les élections en Tunisie, fustige l’hubris nucléaire iranien, s’insurge contre les tortures syriennes et fronce les sourcils contre "l’immobilisme" du Conseil de sécurité. Après nombre d’errements dus aux à-coups d’une tactique présidentielle trop soucieuse de médiatisation et d’immédiateté, elle retrouve une perspective et un tempo. Et une dynamique qui épouse l’esprit planétaire et ambiant d’indignés épris de justice et de grandes causes: coïncidence ou non, comment ne pas condamner les sanglants agissements de Tripoli et de Damas contre leur peuple? Comment ne pas s’inquiéter des risques sur les droits et les libertés après les révoltes arabes? Comment ne pas s’agacer de l’inertie des institutions onusiennes?
Contrairement aux vents mauvais qui soufflent sur les économies européennes et essoufflent leurs responsables, la diplomatie française a le vent en poupe et propulse son capitaine: lisible et audible dans l’épais brouillard des plans européens d’austérité, pointue et audacieuse dans la molle croissance du Vieux Continent, elle paraît même se découpler, en termes d’image, du reste de la politique française. Signe des temps, le porte-parole du Quai d’Orsay qu’on a connu plus triste et coincé, est de tous les débats sensibles sur France 24 et y défend avec pugnacité la ligne officielle. Est-ce l’inquiétude d’en découdre avec un spécialiste de la matière? Toujours est-il que la thématique "politique extérieure" ne figure même pas dans l’organigramme de campagne du candidat socialiste François Hollande. La politique étrangère, un recours pour Alain Juppé? Et Alain Juppé, un recours pour l’Hexagone?
Afin de conserver cette altitude de croisière, le maire de Bordeaux évite les petites phrases assassines et les formules politiciennes. Fort heureusement, ses incessants déplacements le tiennent éloigné du marigot parisien. Dans ce parcours pour le moment sans faute, le ministre garde intacte cette forme de rigueur dont l’intransigeance légendaire s’est adoucie par quelques années de désert politique: une souffrance à même de nourrir, rappelle Eschyle, l’identité introspective de celui qui les traverse. A l’ère numérique, filons la métaphore: à ses détracteurs des années quatre-vingt dix qui lui reprochaient l’intelligence froide d’un ordinateur, l’ancien premier ministre "droit dans ses bottes" s’est enrichi de multiples software qui rendent sa pratique plus conviviale.
L’initiateur, il y dix-huit ans, de la désormais célèbre "Conférence des ambassadeurs", a rappelé le 2 septembre dernier lors de cette réunion annuelle de tous les chefs de mission diplomatique dont le modèle a inspiré celle des ambassadeurs allemands, "l’attachement des Français" à la conviction d’une diplomatie porteuse d’un "message de démocratie, de respect des droits de l’homme et de solidarité". Un rappel de principes simples mais intangibles en ces temps troublés. De quoi aussi suggérer le fait que la valeur "Juppé" reste un placement sûr.
Ministre français des Affaires étrangères depuis février 2011, Alain Juppé a redynamisé l...
(2.77 Mo)
Découverte de Montmartre en audio et en vidéo, deuxième partie...