Après 4 premiers albums plus ou moins médiatisés, dont Back To Life en anglais sous le légendaire label Motown, Corneille revient avec Les Inséparables et a accepté d’en parler pour Now Playing Magazine.Un peu plus pop, un peu plus hip-hop, et parce que la belle aventure Soul & Old School il l’a déjà vécu, l’artiste prend un virage plus urbain.Ses deux premiers singles très efficaces : « Le jour avant la fin du monde » et le tout nouveau « Des Pères, des Hommes et des Frères » en featuring avec La Fouine, donnent parfaitement le ton à ce nouvel opus.
Votre 5ème album Les Inséparables sortira le 24 octobre prochain.Et depuis la sortie et l’incontesté succès de Parce qu’on vient de loin en 2003, vous sortez environ tous les deux ans un projet.Est-ce un rythme que vous vous imposez ?
Pas du tout, c’est une drôle de coïncidence. Je crée par urgence, urgence de m’exprimer sur certaines choses, de retrouver le public en tournée ou de défendre une couleur sonore particulière… autrement je manque complètement d’inspiration. Il faut croire que cette urgence s’empare de moi régulièrement tous les 2 ans!
Comment vous vient l’envie de composer un album ?
Je compose souvent pour 2 raisons. Il arrive que ma vie ou l’actualité m’inspire un texte, et que ce texte me demande une musique et ensuite un son et de fil en aiguille la pertinence d’un projet d’album s’impose. Ou alors j’entends un morceau, un album dont je deviens si fan que j’ai spontanément envie de retrouver le côté récréatif du studio et de m’égarer insouciamment dans la créativité.
Vos précédents albums étaient de petites perles pop – soul. Vous arrivez en effet à mettre des mots sur les histoires de la vie avec beaucoup de justesse.La scène française compte de nombreux lyricistes doués, y a-t-il un (ou des) artiste avec qui vous aimeriez travailler en particulier ?
La plus part des lyricistes que je respecte s’inscrivent dans le courant hip hop, je trouve que c’est le genre où la langue française brille le plus autant que par l’inventivité de ses artisans que par sa vérité, son audace et sa pertinence. Le français dans le hip hop et moderne, en phase avec notre société constamment changeante, crue, et de plus en plus « colorée ». Je parle d’Oxmo Puccino, Kery James, Rohff, Sefyu, Orelsan…
Les Inséparables comptera 3 Hip-Hop à savoir La Fouine, Soprano et TLF. Peut-on dire qu’il sera plus urbain que vos précédents projets?
On peut dire ça, c’est en fait la vrai différence avec les albums précédents. C’est de la chanson urbaine.
Ces 3 artistes sont prisés par un public de rap plutôt jeune. N’avez-vous pas peur de vous éloigner de votre premier public qui ne se retrouverait pas forcément dans cet univers?
J’ai invité des artistes hip hop dans mon univers, je n’en ai pas fait un album hip hop pour autant et il n’y a rien dans cette démarche qui soit en dehors des codes de la culture hip hop/r’nb, grande famille à laquelle j’appartiens. Aux US, berceau du r’nb, les chanteurs de ce genre collaborent fréquemment avec des rappeurs et une partie de mon public de la première heure le sait et l’apprécie. L’autre partie reconnaitra ma patte qui est incontestablement audible sur le disque. Mon public est composé de gens ouverts d’esprit, je leur fait confiance.
Pourquoi n’avoir jamais tenté l’expérience d’un duo avec une artiste féminine ?
Je l’ai fait, c’est juste moins médiatisé. Je viens entre autre d’enregistrer un duo avec une artiste brésilienne sur une reprise de Gainsbourg… Sinon j »ai encore quelques albums devant moi pour un duo avec une artiste féminine.
Vous serez sur scène à travers la France, notamment les 18 et 19 octobre au Nouveau Casino de Paris. Quel est votre rapport avec Paris ?
Aujourd’hui je me rends compte que j’entretiens un rapport avec Paris, et la France d’ailleurs, semblable à une relation de couple. Au début c’était parfait, nous nous découvrions, je faisais mon malin mais au fond intimidé par la belle, et lorsque la relation a commencé avoir une allure sérieuse, avec des contraintes, un besoin de compromis de la part de l’autre, un peu d’imperfection donc de la vérité, je me suis défilé par peur de ne pas être à la hauteur. J’ai longtemps associé Paris à ma notoriété et donc à énormément de pression. Aujourd’hui nous avons un rapport plus serein la belle et moi, je m’assume plus et elle aime ça! C’est ma première histoire d’amitié avec un public, la France. Le titre « Quand Paris t’appelle » exprime cela. J’ai désormais pris pied à terre à Paris, elle m’a donné la clef de l’appart et je reste.
Vous avez en effet un titre qui s’intitule « Quand Paris t’appelle ». Etes-vous impatient de retrouver le public français ?
Je suis très impatient. Cela faisait 5 ans que je n’avais pas fait de tournée à travers l’hexagone. J’ai hâte de retrouver tout le monde en concert.
Aura-t-on la chance de vous retrouver avec un live band sur scène ?
Je suis en formation réduite en ce moment, clavier, guitare et séquences pour les nouveaux titres mais nous serons 5 pour la prochaine tournée en février prochain.
Propos recueillis par Francine P.