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Bordures et trames

Publié le 20 novembre 2011 par A360

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Enfermés volontaires dans une cellule aveugle de la Maison de la Radio, nous écoutons avec Marie-Ange Garrandeau les enregistrements réalisés à Auckland. Que leurs visages apparaissent sur les écrans lisses des bus municipaux ou sur le papier rugueux de fanzines, les artistes avec lesquels nous avons conversé ont en commun le sens de la mesure.

Pour le chanteur Don McGlashan, ex-punk du groupe Blam Blam Blam, auteur de l’hymne d’Auckland, Dominion Road, cette retenue est due au fait que la Nouvelle-Zélande est l’une des « colonie britannique », les plus récentes. À peine deux cent ans d’histoire commune avec les Maoris. À peine le temps d’apprendre à vivre en ces confins, d’en inscrire les codes dans sa manière de vivre, de s’y sentir chez soi pour certains kiwis.

Les interviews se succèdent et je ne saurai dire qui est respectueux, qui est gêné. Tous sont chaleureux, ouverts aux échanges, et dès lors que l’on tente une percée, Georges Thô enregistre soit un flegmatique « Hûmm » (parfait pour les transitions au montage), soit un flatteur « interesting question » (corbeille sauf crise aiguë d’ego).

Component, membre du collectif de street art Cut Collective, nous présente un mur sur lequel il réalise une fresque d’une dizaine de mètres de long.

Habitués à habiller les surfaces qui leur plaisent dans la ville, les graffeurs nous précisent que ce travail est une commande de la mairie. Un « curated wall », un mur autorisé. Une sorte de 1% culturel version hip hop.

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Au fil de notre déambulation dans leur quartier, d’une surface autorisée par les autorités à une autre suggérée par des commerçants, ils m’expliquent qu’à l’occasion de la Coupe du Monde a été créée une brigade spéciale qui a effacé tous les tags, graffs et collages illégaux. Point de rébellion des fans de street art, de train peint de nuit pour se venger. Le fait est accepté, négocié avec un délégué pour la jeunesse.

Une amertume tout de même (après un « Hûmm ») : pour sa dernière campagne de recrutement, la police néo-zélandaise a confié à une célèbre agence de communication la réalisation dans tout Auckland de Graffs…

La trame du documentaire, de l’immersion, se dessine. Encore quelques écoutes et nous commencerons à jouer avec les civilités rectilignes de certaines interviews et les courbes des ambiances et musiques.

Pour écouter le documentaire Auckland Villes Mondes sur le site de France Culture +++


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