Bella vient emménager chez son bouseux de père et fait la rencontre du beau et ténébreux Edward Cullen, qui ne tardera pas à la sauver d'un accident. Elle découvre alors qu'il est un vampire et ils tombent amoureux...
La critique ensanglantée de Borat
Lundi 14 novembre, 20h30 (et en plus il est précis le Borat). Je suis face au grand dilemme du "j'y vais, j'y vais pas".
Souvent on se le dit avant d'aller emballer la fille tel Clark Gable dans Autant en emporte le vent, ce jour là c'était pour un film passant à la télé.
Et comme je suis un bon serviteur et que les nanars, navets et autres hontes absolues n'ont plus vraiment de secrets pour moi (une bonne partie des films sur ce blog est en dessous de la moyenne), je me suis dévoué.
Pourtant, les bandes annonces m'avaient prévenu, véritable rendez-vous de pignolade annuelle (ah les loup-garous digne du caniche de votre mère et les scènes de sexe soi-disante cochonnes mais en fait calibrées PG-13!).
Mais contre toute attente et tel Gloria Gaynor, j'ai survécu à Twilight- Chapitre I: Fascination (s'en suit des allitérations en -ion pour le reste de la saga)! Soit l'adaptation de ce "conte philosophique" mormon qui ferait passer Candide pour un ramasse-poussière (non Voltaire, ne te retourne pas!).
Pour ce qui est du casting, il est connu de tous: les ex-enfants stars (Kirsten Stewart a débuté dans Panic Roomet Tyler Lautner était la "star" des Aventures de Sharboy et Lavagirl, un des pires métrages de Robert Rodriguez), les jolies filles (Ashley Greene, Rachelle Lefèvre), les gens de la télé (Peter Facinelli, Elizabeth Reaser), les belles gueules ou têtes d'endives (Robert Pattinson, Cam Gigandet, Kellan Lutz) ou les vieux briscards (Billy Burke). Le tout sous la direction de Catherine Hardwicke, qui nous ressortira la même soupe avec son Chaperon rouge.
Avant d'attaquer, je tiens à demander un peu de calme auprès de certains commentateurs (voire surtout commentatrices) qui pourrait bien se déchaîner sur l'auteur de ses lignes parce que ce n'est pas leur avis et que Rob Pattinson est trop beau par rapport à moi. Je dis ça parce que je connais très bien ce genre de commentaires excessifs et se prenant pour une réalité absolue.
Ce qui n'est pas mon cas, mais quand on voit le bordel médiatique derrière avec des adolescentes ou filles de 6 à 35 ans beuglant les noms de Pattinson et Lautner (vous pouvez regarder les différents passages télé: c'est encore pire qu'Harry Potter), autant être prudent. Bon commençons.
Déjà, l'ouverture avec la pauvre biche est relativement moche et sombre. Bref la biche galoppe et Rob aussi. Cela annonce la couleur.
S'en suit tout un tas de trucs racoleurs avec le parfait guide de la séduction. D'abord pour ce bon Lautner "tu te souviens quand on faisait des gâteaux de boue l'autre fois ?" puis Rob "Tu rentre chez les gens comme ça depuis quand? -Depuis deux mois seulement". Romantique à mort, c'est le cas de le dire.
Sinon niveau film de vampires, le fan de Bram Stocker doit s'arracher la tête devant tant de connerie. La première et indéniablement la pire chose est que nos vampires peuvent s'éclater au soleil, sans besoin de substances ou autres (dans True Blood, ce serait grâce à une boisson énergisante).
"Grrr! -T'as mangé de l'ail ?
-Mais non je suis un vampire, l'ail ça tue !"
De plus, nos amis Cullen sont très portés sur le tofu au détriment du sang et dès que le Rob découvre la Kirsten, bonjour la famille Cullen en pile électrique. Sans compter que leur peau finit en diamant au soleil (autrement dit très lucratif), qu'ils jouent au baseball d'une bien drôle de manière (imaginez Flash jouant avec Superman à ce sport. Improbable non?) et ont du mal à assumer leurs pulsions.
Durant tout le film, le Rob se tourmentera au jeu du "j'y vais, j'y vais pas" (décidemment, il marche bien ce jeu), essayant de se faire la Belle. Certes elle est amoureuse, mais elle ne veut pas passer à l'acte tout de suite.
Voici donc la morale mormone sirupeuse par excellence et bien puritaine. D'ailleurs je n'ai pas vu les autres, mais je sais que le passage à l'acte n'arrive qu'au quatrième volet et donc après le mariage. Pendant ce temps, Bella sera fascinée, puis tentée pour ensuite hésité et finalement se révélée à elle-même.
Propagantiste? Indéniablement et le pire c'est que ces films sont vus par des tonnes de jeunes et pourraient bien suivre le même exemple. Stephanie Meyer a bien fait son travail en dénaturant non seulement la crédibilité de ses situations mais surtout le mythe du vampire (et après, le loup-garou).
Du grand n'importe quoi baigné dans de la guimauve saupoudrée de chansons triées sur le volet. Rien que de savoir que le film se termine à 1h49 hors générique et 2h02 avec, on se demande quel est l'intérêt de nous en refourguer autant.
Je ne suis même pas étonné de retrouver des tocards comme Linkin Park et Muse sur la bande originale tant ils correspondent à ce genre de programme formaté à mort par sa réalisatrice et surtout ses producteurs.
Les effets spéciaux sont vraiment affreux de chez affreux: quand Pattinson court, on a plus l'impression qu'il flotte et les effets de vitesse sont clippesques au possible. Quant aux acteurs, ils sont tous plus mauvais les uns des autres et incapables d'insuffler des émotions.
Un film de vampire ridicule, impayable, pitoyable, se prenant au sérieux, moche et nettoyant le mythe du vampire au karcher. Continue ?
Note: 1/20 (pour la pignolade, pas pour Kirsten!)
Note naveteuse: 18/20