Poulet aux prunes, film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
Publié le 20 novembre 2011 par Onarretetout
C’est un conte que Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud mettent en images. Un conte léger et triste, qui nous emporte dans une histoire d’amour et de musique contrariés. Aucun violon ne peut plus faire entendre un son comme celui que Nasser Ali Khan a perdu, qui a été brisé et qui repose désormais dans son étui, comme dans un cercueil. Aucun amour ne peut plus faire entendre son rire, aucune vie ne vaut d’être vécue. Et passent les jours et passent les années, puisque le récit ne s’arrête pas quand meurt le musicien, victime de toutes sortes de valeurs morales qui sont venues à bout de son art. On voit le sort de ses enfants et beaucoup de fumée. Jusque sur la tombe de la mère. La fumée serait donc l’expression de l’âme ?
Même si je ne suis pas convaincu de l’adéquation de la musique orchestrale entendue avec l’histoire du violon brisé, la forme du récit est agréable à suivre : une sorte d’éphéméride qui nous conduit à l’issue annoncée, un peu d’humour, une grande mélancolie, et la poésie d’Omar Khayâm, une esthétique visuelle qui change jour après jour, au point qu’on a l’impression d’ouvrir un livre pop up. Evidemment, on pense au dessin d’un album de B.D. mais c’est encore autre chose : c’est un film.