"Survivre avec les loups', le livre de Misha Defonseca avait été traduit en 18 langues, puis adapté au cinéma. A la radio, l'auteur expliquait dans une publicité diffusée cette semaine encore,
que lorsqu'elle était petite, elle avait avait vécu avec des loups et parcouru 3.000 kilomètres à pied à la recherche de ses parents pendant la Seconde guerre mondiale. Lorsque certains
mettaient en doute son histoire, elle s'en disait blessée, prétendant que cette histoire était celle de sa vie. Seulement la dame a craqué, et elle a reconnu hier que cette histoire n'était
pas la sienne, qu'elle a tout inventé.
Tromperie, mensonge. Nous sommes face au cas d'un écrivain qui a préféré faire croire que son récit était vrai, plutôt que de le présenter comme une fiction. En trompant le lecteur sur le statut
de l'histoire, l'auteur savait que le récit du réel est plus fort que celui de fiction, puisqu'il témoigne du vrai, du vécu. En parlant au nom du réel, Misha Defonseca (qui porte en fait le
prénom "Monique") voulait interpeller le lecteur, raconter de vraies émotions, témoigner de l'authenticité d'une belle aventure. Mais son imagination était finalement plus forte que sa vie. Ce
que je regrette le plus, dans cette "histoire", c'est qu'elle va accroître encore la méfiance du public envers les récits et leurs auteurs.