Tout juste un an après la sortie de Brotherhood, Ubisoft revient avec son produit phare : Assassin’s Creed. Nommé Revelations, cet opus vous propose d’en apprendre plus sur les liens qui tissent cette famille d’Assassins. Mais au-delà de la proposition scénaristique, qu’y a-t-il de nouveau coté gameplay et DA ? Comment faut-il voir cet opus ? Comme un moyen de s’en mettre toujours plein les fouilles ou plutôt comme un objet indispensable à la saga ? On vous répond dans ce test.
Les retrouvailles avec Altaïr sont trop courtes
Le jeu commence directement avec Desmond, bloqué dans l’Animus. On vous explique qu’il va falloir débloquer les souvenir de vos ancêtres présents dans vos gènes. Vous devez absolument révéler toutes les parts d’ombre de cette histoire pour que vous puissiez enfin vous retrouver et définir ce qui appartient aux souvenirs de Desmond, et à ceux d’Altaïr ou d’Ezio. À vrai dire, ce scénario tiré par les cheveux peine à convaincre. Les réponses apportées à certaines situations vécues dans les autres épisodes sont décevantes et ont un arrière-goût de bâclage. Certains pourront se réjouir de posséder au moins cette réponse, mais je suis sûr qu’une telle série méritait une histoire plus travaillée, plus subtile. Quoi qu’il en soit ce scénario aura au moins la force de vous laisser jouer avec Desmond, Ezio mais aussi Altaïr. Et c’est donc avec ces 3 Assassins qu’il faudra faire éclater la vérité, et révéler l’existence d’un artefact magique : la pomme d’Eden. La plupart de votre temps vous agirez en tant qu’Ezio, mentor des Assassins, de passage à Constantinople. Votre objectif principal sera de retrouver les clefs de Massyaf cachées dans la ville. Mais rien ne vous empêchera au passage de tuer quelques Templiers et de reprendre le contrôle de la ville.
La tyrolienne, sympathique à souhait
Pour ce faire, Ezio possède toujours les mêmes capacités : une agilité pour courir, grimper, sauter, plonger… ; un arsenal toujours très efficace, pour l’assassinat discret comme pour la boucherie de quartier (lame secrète, dague, couteaux de lancer, arbalète et les autres sont toujours de la partie). Au niveau de l’arsenal, deux nouvelles catégories font leur apparition : le crochet et les bombes. Le crochet est une sorte de lame secrète recourbée qui vous permettra de vous accrocher aux gardes et d’esquiver leurs coups. Cette lame vous permettra surtout de vous accrocher à tout ce que vous voulez, allant jusqu’à dévoiler l’existence de tyroliennes à Constantinople. Même si le crochet vous apportera beaucoup de fun dans son utilisation, cet élément n’apporte que très peu de chose au gameplay. Par contre, les bombes, elles, sont vraiment intéressante. Dans des coffrets, en fouillant les gardes ou en volant les passants, vous trouverez souvent de nombreux ingrédients. Ces ingrédients vous permettront par la suite de créer 3 types de bombes différentes : des bombes de diversion qui détourneront les gardes de leurs routines habituelles, les bombes de type mortel qui élimineront les gardes discrètement ou non, et enfin les bombes tactiques qui vous cacheront dans un nuage de fumée ou rendront des gardes aveugles pendant quelques secondes. L’utilisation de ces bombes sont vraiment un plus puisqu’elle vous donne la possibilité de réfléchir plus sérieusement à votre attaque en élaborant de fines stratégies. Et autant dire que c’est “la classe” d’assassiner plusieurs Templiers avec un bon plan.
Des phases de défense peu convaincantes
Maintenant, avec cet arsenal supplémentaire, les gardes n’avaient aucune chance. C’est pourquoi l’IA a été renforcée et les réactions de vos ennemis sont devenues bien plus intelligentes. S’ils trouvent un cadavre à côté d’une botte de foin, ils penseront directement à fouiller dedans. Pour ceux qui n’aiment pas la confrontation directe, sachez tout de même que vous pourrez faire diminuez l’occupation des gardes côté Templier en prenant les territoires et en assurant la domination des Assassins sur Constantinople. Encore une fois les Templiers se monteront plus intelligents et plus coriaces que par le passé. Chaque territoire conquis ne signifie pas forcément la fin de la bataille. Conquérir un territoire ne sera pas toujours facile puisque vos ennemis ont pris connaissance des armes à feux et pourront tirer à vue. Mais garder un territoire conquis pourra être une tâche ardue. Si vous laissez un territoire inoccupé, les adorateurs du pouvoir essaieront de vous le reprendre déclenchant ainsi un tout nouveau type de mission. En tant que maître des Assassins, vous devrez arrêter l’invasion en postant vos apprentis et en hérissant des barricades dans une sorte de mini-jeux ressemblant étrangement à un tower defense. À vrai dire, ces phases de jeu ne sont pas vraiment fun à vivre. À moins d’adorer le genre, vous aurez trop souvent envie de passer rapidement ces phases. Mais il y a un moyen de les éviter. Il vous suffira d’entraîner un de vos apprentis Assassins et d’en faire un maître. Ainsi, vous pourrez le placer à la tête du repaire et lui seul s’occupera de faire fuir les Templiers. Pour faire de vos apprentis des maîtres il y aura plusieurs solutions : la plus longue consistera à les laisser vous accompagner en les faisant intervenir quand bon vous semble ; sinon, les envoyer sur des missions dans d’autres villes. Le mode d’entraînement est, quant à lui, vraiment intéressant car en plus il vous débloquera de nombreuses missions secondaires.
Des phases de plateforme très réussies et très rythmées
Malheureusement avec tous ces gameplay, Assassin’s Creed perd petit à petit le cœur de son expérience. Alors que l’on voudrait sauter de toit en toit pour s’amuser avec les gardes et la foule, vous vous sentez obligé d’intervenir dans des missions pas toujours très excitantes. Et surtout à cause de ces nombreuses features, la phase d’apprentissage est beaucoup plus longue. Il faudra compter 3 bonnes heures de jeu avant de vraiment vous amuser. Ces différentes interventions viennent trop fréquemment tuer le rythme du jeu. Un rythme qui est pourtant extrêmement bien géré sur le fil principal. D’ailleurs on remarquera sur de nombreuses missions une petite inspiration d’Uncharted : des phases de plateforme qui vous mettront vraiment à rude épreuve, avec des éléments du décor qui se détruisent pendant voter ascension. La mise en scène de ces séquences est subtile et très réussie, ce qui nous soulage de la direction artistique qui donne vraiment l’impression de s’essouffler. Assassin’s Creed: Revelations est beau mais sans surprise. On sent que les développeurs arrivent à court d’idées et c’est bien dommage. Un argument que l’on peut réutiliser avec le multi. Car bien que toujours fun, il n’apporte pas de réelles nouveautés et ne mérite que trop peu d’intérêt.
Pour conclure, Assassin’s Creed n’est pas un mauvais jeu, loin de là. Il vous apportera de nombreuses heures de jeu intenses. Mais à vouloir créer trop de features et trop de variété dans le gameplay, Ubisoft perd petit à petit ce qui fait le cœur de l’expérience du jeu. On passe trop de temps à faire ce que l’on ne voudrait pas faire comme ces phases en tower defense. Et malgré une mise en scène réussie, on se retrouve avec un scénario qui peine à passionner le joueur. On en arrive même à s’ennuyer pendant certaines phases. Un nouveau joueur sur Assassin’s Creed ne percevra peut être pas cette lassitude, mais les fans de la série pourront être déçus de voir qu’elle n’évolue pas forcément dans une bonne direction. Ou pire, ils pourront aussi voir qu’au final cet opus ressemble trop au précédent.
Score: