Les agences de notation n’ont pas bonne presse ces temps-ci, à part chez quelques banquiers idéalistes qui se raccrochent aux branches.
Les fonds souverains sont de plus en plus mystérieux, à l’image aussi des spéculateurs qui font et défont les gouvernements de la vieille Europe.
Et cette dernière regarde passer les trains avec l’air un peu inquiet de la vache qui broute simultanément dans son pâturage de rêve.
Les États sont apeurés au risque de voir leur fameux triple A se désintégrer en vol pour retomber, comme un soufflé mal cuisiné, en un magma informe à peine qualifiable de BB+.
Mais finalement, qui sont donc ces marchés financiers tout puissants auxquels le citoyen doit se soumettre par procuration, puisque ses dirigeants le font par intérêt et par obligation. Et si on se mettait à leur coller aussi une note, aux agences de notation qui dérangent. La moralité, le respect de normes éthiques, le respect de l’environnement, des droits des travailleurs et des droits humains devraient permettre de noter sans difficultés trusts, multinationales, fonds souverains et autres faiseurs et défaiseurs de gouvernements.
Il n’est pas certain qu’ils seraient tous ravis de se voir affubler d’un triple 000 de façon ostentatoire.
Certes des notations existent déjà, mais elles restent par trop confidentielles. On pourrait donc commencer par coller un deux sur dix à Standard & Poors pour avoir laissé traîné (volontairement?) une dégradation de la note française au mauvais moment.
Et on pourrait aussi décider de se passer de ses services, qui sont très largement payés par les emprunteurs et les États eux-mêmes. Une fois le porte-monnaie atteint, leur crédibilité pourrait sans doute suivre aussi.