D’un côté, La Lecture de Manet, tableau mélancolique, avec cette robe vaporeuse et ce canapé blanc, ces motifs de tissus plissés blancs marbrés de noir, où la lumière joue, où la chair transparaît.
En face, La Vitrine - Rue de Sévigné de Lavier, une vitre passée au blanc d’Espagne (c’est une photo reportée sur une toile par un pinceau électronique) : la correspondance paraît immédiate, évidente, trop évidente, écrasante même. A la finesse du Manet répond une certaine lourdeur, un caractère trop obvie, trop de réflexion sur la peinture, la vitrine.
Que Lavier soit un des grands artistes contemporains français, certes. Mais il est d’ordinaire plus acerbe, plus pointu, moins prévisible, je trouve. On aurait pu trouver mieux pour illustrer cette correspondance (au Musée d’Orsay jusqu’au 18 Mai), trop travaillée pour emporter les sens (nonobstant l’intéressante interview par Catherine Millet dans le catalogue).
Photos © Patrice Schmidt, courtoisie du Musée d’Orsay.