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Dvd review : beyonce – live at roseland : the elements of 4

Publié le 19 novembre 2011 par Kayrhythm

DVD REVIEW : BEYONCE – LIVE AT ROSELAND : THE ELEMENTS OF 4

Sony Music France a eu la gentillesse de m’inviter à la projection privée en avant première du nouveau DVD live de Beyoncé intitulé “Live At Roseland : The Elements Of 4″, disponible le 28 novembre. Un coffret double DVD très attendu par les fans de la chanteuse, composé d’un DVD  sur lequel l’on retrouve un des quatre concerts offerts par la belle en août dernier dans le cadre des “4 Intimate Nights” au Roseland Ballroom de New-York City, ainsi qu’un DVD regroupant les clips sortis par Beyoncé illustrant sept titres extraits de son quatrième albym “4″ (“Run The World”,”Best Thing I Never Had”, “1+1″, “Countdown”, “Love On Top”, “Party” et l’inédit “Dance For You”). 

C’est une séance très privée qu’a organisé Sony Music, puisqu’une quinzaine de personnes avaient été conviées pour assister à l’avant-première de ce DVD plein de surprises. Ce n’est pas la première fois que Beyoncé sort un DVD Live d’un de ses concerts ; c’est même devenu une sorte de rituel pour cette artiste qui est souvent décrite comme la meilleure performer de sa génération. Si je devais décrire ce DVD, je dirais qu’il s’agit d’un mélange ingénieux de ses deux précédents DVD sortis sous l’ère “I Am…Sasha Fierce”. “Live At Roseland : The Elements Of 4″ offre en effet la simplicité (voire le dépouillement) du concept du DVD “I Am… Yours : An Intimate Performance at Wynn Las Vegas”, tandis qu’il offre l’approche conceptuelle extrêmement intimiste du DVD “I Am… World Tour”, avec l’inclusion de vidéos et photos exclusives et inédites pour certaines.

Un véritable voyage dans l’intimité de la chanteuse

Cette ère “4″ a été placée sous le signe d’une renaissance artistique pour Beyoncé, qui a voulu se libérer des carcans commerciaux qui incombent à une artiste de son envergure. Et dans la continuité de cette renaissance artistique, l’on retrouve cette mise à nue de l’artiste qu’elle avait déjà opéré à la fin de l’ère “Sasha Fierce” avec le DVD “I Am… World Tour”. Ainsi, Beyoncé se dévoile et permet au spectateur d’avoir une vue directe sur son intimité et l’évolution de sa carrière, grâce à des vidéos inédites – véritables trésors pour les fans inconditionnels. Ce n’est pas l’icône adulée par des millions de personnes dont il s’agit ici, mais bien d’un être humain, d’une petite fille talentueuse, d’une adolescente déterminée, d’une femme drôle, passionnée, amoureuse… Une femme qui est restée si longtemps privée et méfiante, et qui aujourd’hui se dévoile dans ce qui semble être une autobiographie musicale.

Grande nouveauté : des sous-titrages

S’agissant d’une formule intimiste permettant à Beyoncé de communiquer avec son public et lui raconter des histoires et des anecdotes, l’initiative a été prise d’insérer des sous-titres dans différentes langues afin que la barrière linguistique ne freine pas l’appréciation des fans en conflit avec la langue de Shakespeare. Une initiative que nous saluons, en dépit de la qualité assez aléatoire des sous-titres en question. Mais nous retiendrons surtout la volonté de Beyoncé de raconter en détails son parcours et, en ce sens, l’on peut dire qu’il s’agit d’un approfondissement du concept déjà entamé lors des concerts à Las Vegas.

“Baby I Swear It’s Déjà Vu”… Un nouveau cas de recyclage?

Il ne s’agirait pas d’un projet estampillé de la marque Beyoncé sans une bonne dose de recyclage. Malheureusement, ce DVD ne fait pas exception, puisque de nombreuses similitudes avec le DVD “I Am…Yours : An intimate performance at Wynn Las Vegas” n’auront pas échappé aux fans de la chanteuse. D’un point de vue conceptuel tout d’abord, puisque le principe reste le même : un public très restreint (3 500 personnes contre les 15 000 à 18 000 personnes pour les concerts des tournées mondiales), une scène minuscule, un décor minimaliste (et c’est un euphémisme) et des changements de tenues très rares, voire inexistants dans le cas du nouveau DVD. Et ce n’est pourtant pas l’envie qui me manquait de voir Beyoncé remplacer cet immonde morceau de tissu argenté qui lui servait de robe, que Mama Tina Knowles avait dû confectionner en urgence en backstage pour dissimuler le ventre arrondi de Beyoncé aux prémices de sa grossesse. Non, aucune attention n’avait été donnée aux éléments superficiels : tout avait été fait selon le slogan très cher à la chanteuse “All I need is a mic and a light” (“tout ce dont j’ai besoin c’est un micro et un projecteur”). Un contexte dépouillé qui permet de se concentrer sur le talent scénique incomparable de Beyoncé, et prendre l’ampleur de sa capacité à offrir 1h30 de show divertissant à souhait sans artifice et subterfuge. Un concept très proche donc de celui de son concert à Las Vegas, et qui perd donc du caractère innovant de ce dernier.

Mais là où intervient le recyclage, c’est dans la structure et le contenu des deux shows. Tout comme à Las Vegas, le concert à Roseland entreprend, de manière plus exhaustive, de retracer le parcours musical et l’évolution de Beyoncé. L’on retrouve ainsi à certains moments les MEMES phrases que sur le DVD à Las Vegas, mots pour mots, et l’on a même droit sur ce DVD à la fameuse blague présente sur l’autre DVD à propos de la tentative du label de la faire changer son premier album “Dangerously In Love” – ” They told me I didn’t have ONE hit on my album… I guess they were right : I had Five!” Le “Live At Roseland” perd donc en authenticité, puisqu’en plus de retrouver une prestation de “I Wanna Be Where You Are” des Jackson 5 sur les deux DVD, l’on pourra également retrouver des prestations très similaires des hits des Destiny’s Child, ainsi que la même version de “Crazy In Love” avec l’introduction midtempo sensuelle à souhait. Une impression de “Déjà Vu” un peu trop exacerbée qui représente le seul vrai point négatif de ce DVD.

Une redécouverte de l’album “4″

Le recyclage d’idées n’aura pourtant pas réussi à entacher le principal intérêt de ce concert, à savoir la découverte de l’album “4″ si cher à Beyoncé dans la formule dans laquelle elle excelle : le live. Beyoncé insuffle une telle énergie, une telle passion à ses chansons que ses prestations permettent une redécouverte pour le spectateur de chansons connues. La puissance vocale de l’interprétation du titre “I Care” en fait l’un des moments forts du show, tandis que les musiciennes s’attèlent à plonger Roseland dans l’ambiance sombre et passive-agressive propre à la chanson. Le titre “I Miss You” jette un voile de sensibilité et de douceur sur le public qui semble très réceptif à cette douce mélancolie interprétée tout en retenue par Beyoncé. Une interprétation entrecoupée de vidéos filmées par Beyoncé elle-même, destinées à son mari qui lui manque désespérément. Beyoncé offre une prestation vocale sans faille tout au long du concert, et surmonte avec brio toutes les difficultés comme celles exigées par le titre “Love On Top”. Elle fait venir ses célèbres “Mamas” à côté d’elle pour entonner l’hymne estival de Barbecue “Party” (avec des harmonies toutefois un peu décevantes comparées à celles de la version studio), et fait bouger le public sur les rythmes du titre polymorphe “Countdown”. Elle fait chanter son public sur “Best Thing I Never Had” tout comme elle a l’habitude de le faire pour son titre “Irreplaceable”, et fait souffler un vent de talent old school avec la prestation irréprochable de “Rather Die Young”, dans laquelle une vidéo de Beyoncé est diffusée et dans laquelle elle apparait déguisée en une sorte Charlie Chaplin. La prestation de “Run The World (Girls)” reste à la hauteur des espérances, même s’il semble s’agir d’une performance de danse que de chant. Une énergie incroyable et contagieuse se dégage de cette prestation, à laquelle l’on a du mal à résister, envouté par ces rythmes organiques endiablés. Il en est de même pour la prestation de “End Of Time”, dont on a du mal à trouver une raison valable pour expliquer que ce titre n’ait pas déjà été un single. La prestation de “1+1″ est un autre moment fort de ce DVD, puisqu’elle comporte cette fameuse vidéo tournée par Jay-Z dans la loge de sa femme juste avant sa prestation à American Idol. Une vidéo qui était devenue un phénomène viral, qui mettait en valeur la qualité troublante de la prestation vocale de Beyoncé en acapella. La prestation du titre “I Was Here” vient conclure ce show sous la forme – très appropriée – d’un bilan, d’un résumé en images retraçant les moments forts de la carrière de Beyoncé. Un montage impressionnant, bien qu’un peu trop proche d’un hommage funéraire, qui voit notamment Beyoncé avec ses idoles Michael Jackson, Tina Turner, Barbra Streisand, Etta James, Prince, Nelson Mandela et Oprah Winfrey.


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