Toulouse, ou Cangoths, (qui serait la contraction de Caasgothes, ce qui signifierait « chiens de goths »), Cacous, Caqueux, Gahets, Agotes, Cagots (ce mot viendrait du Béarnais « cagar », qui veut dire chier) (lien) ils n’ont cessé d’être bannis. lien
Ils habitaient en grande majorité le Béarn, même s’il y en avait aussi en Bretagne, en Bas Poitou, enGuyenne, Gascogne ainsi qu’en Espagne : dans la vallée du Baztan, en Navarre (carte) …et ils ont leur musée à Arreau, dans les Hautes Pyrénées. lien
Or le mot Cagot n’est pas enviable, en effet, que ce soit en France ou en Espagne, il est synonyme de « mauvais », « grossier », « malade », « haïssable », voire excrément. lien
Si on a voulu les faire passer à tort pour des lépreux, ils étaient seulement rejetés à cause de leur apparence. lien
Ces marginaux malgré eux, vivaient comme des intouchables et s'ils n’étaient autorisés qu’à se marier entre eux, les enfants nés d'un cagot et d'une non-cagot était appelé "macho". lien
Ils étaient tenus de porter cousu sur leurs habits une patte d’oie ou de canard, ce qui n’est pas sans rappeler une certaine étoile jaune de bien mauvais aloi.
Rejetés dans les faubourgs des villes, ils habitaient des huttes groupées à l’abri d’un château ou d’une abbaye, séparés des villages par un cours d’eau ou un bois, et le commerce avec les autres habitants leur était interdit.
Par contre, ils pouvaient fréquenter les églises, séparés seulement des autres fidèles par une barrière, et le « pain bénit » ne leur était pas proposé dans une corbeille, mais jeté au sol.
Imaginez des êtres humains chauves, de petite taille, la peau blanche, (page 24-25) avec les mains et les pieds palmés, les oreilles dépourvues de lobes, avec un sang plus chaud et d’une autre couleur (bleu vert) que le notre, ainsi que l’avait constaté, lors d’une saignée Ambroise Paré. Lien p 279
En effet, celui-ci s’est penché sur ce peuple étrange, dont Il avait noté leur don à pratiquer la momification par magnétisme, leur connaissance des plantes, et leur capacité à guérir des maladies (toutes les sages-femmes avant le 15ème siècle étaient principalement des Cagotes) (lien) même s'il leur fallut attendre le 16ème siècle, pour exercer la profession de médecin ou de chirurgien.
Leur sexualité débordante, et la chaleur anormale de leur corps était aussi l’objet de curiosité.
Ils avaient aussi d’autres compétences, reconnus comme des artisans renommés à juste titre et se sont fait connaitre comme d’excellents bâtisseurs, notamment de cathédrales, comme celle de Notre Dame de Paris, par exemple. lien
Rejetés comme on s’en doute, comme des pestiférés pendant des siècles par le petit peuple et le bas clergé, il leur faudra attendre la révolution française pour être reconnus juridiquement « citoyens à part entière ».