Révélés au grand public fin 2010 avec la médiatisation du mouvement des Anonymous, les hacktivistes (contraction de hackers et activistes, ndlr) ont intensifié depuis leurs attaques informatiques contre les institutions. Après avoir défendu le site WikiLeaks, encouragé les “raids” numériques contre les sites gouvernementaux tunisiens, égyptiens ou libyens, ces pirates du Web poursuivent leur quête de “défense des libertés”.
Selon un enquêteur spécialisé, “ces hacktivistes se sont connus entre 2002 et 2003, sur la plateforme 4chan, à l’époque dédiée à l’univers du manga, et où transitaient plus de 250 000 messages par jour. Ils ont peu à peu déclenché leurs premiers piratages et le mouvement s’est organisé”. “Leurs actions sont nourries par une exigence de démocratie, et la volonté d’un Internet totalement libre”, décrypte François Paget, chercheur chez McAfee et spécialiste mondial des attaques informatiques.
Selon lui, trois familles composent cette nébuleuse. “Les plus anciens sont les Anonymous, qui se sont fait connaître en 2008 en menant diverses actions, notamment contre la Scientologie.
La deuxième entité, que l’on pourrait qualifier d’Indignés – et qui est une émanation des Anonymous –, se bat pour la défense de l’utilisation des réseaux sociaux. Ils sont à la base des attaques menées en Tunisie.
Enfin, il existe désormais des cyberarmées. Depuis leur apparition, en 2009, elles agissent au nom de gouvernements et participent à la répression contre des opposants politiques.”
À l’heure actuelle, aucun chiffre crédible ne permet d’estimer leur nombre. “Nous savons simplement dans quels pays ils opèrent et où ils sont le plus nombreux”, révèle un spécialiste du renseignement, désireux de garder l’anonymat, et citant “les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la France”.
Source : Isa Crimoni
Union Révolution Citoyenne