Il y a deux semaines Nicolas Sarkozy prononçait une petite phrase assassine contre la Suisse ici.
Il avait profité de la tribune que lui offrait la présidence du G20 à Cannes pour dire que la Suisse ne serait pas qualifiée en phase 2, celle de l'application du standard de l'OCDE en matière de transparence fiscale, en raison de "déficiences identifiées". Autrement dit elle restait un affreux paradis fiscal.
Comme je l'ai montré [voir mon article du 7.11.2011 sur La petite phrase de Sarkozy au G20 sur la Suisse ], c'était une curieuse extrapolation de ce que disait le Forum mondial dans son rapport sur la Transparence fiscale pour l'OCDE. Le Secrétaire général de l'OCDE, lui-même, démentait que la Suisse ne serait pas qualifiée. Depuis l'établissement du rapport, la Suisse avait en effet fait le nécessaire pour se conformer au standard de l'OCDE.
Dans cet article j'écrivais que Nicolas Sarkozy voulait "en fait faire pression sur [la Suisse] pour obtenir davantage que la Grande-Bretagne et l'Allemagne qui ont accepté que le secret bancaire helvétique soit conservé moyennant le paiement d'un impôt à la source [voir mon article Le secret bancaire suisse maintenu contre paiement: est-ce bien moral ? ]. C'est clairement l'échange automatique d'informations qui est souhaité par Nicolas Sarkozy pour les relations entre la France et la Suisse, échange automatique qui ne fait pas partie du standard de l'OCDE...".
Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que tel était le but poursuivi par la France au bord de la faillite et qui a de gros gros besoins d'argent.
Hier donc, François Baroin, ministre français des Finances, déclarait que la France refusait de conclure avec la Suisse un accord similaire à ceux que celle-ci a conclus avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne... ici.
Aujourd'hui, la Commission européenne renchérit et demande à l'Allemagne et à la Grande-Bretagne de renégocier les accords fiscaux qu'ils ont conclus avec la Suisse... ici [d'où provient la photo].
Ce qui montre la connivence du président français - qui a réussi l'exploit de faire avaler le Traité de Lisbonne sans consulter les peuples - avec l'eurocratie toute-puissante de Bruxelles.
Au soir de la petite phrase de Nicolas Sarkozy au G20 sur la Suisse, la présidente de la Confédération, Micheline Calmy-Rey, avait déclaré à la Télévision Suisse Romande :
"Nicolas Sarkozy a probablement un problème avec nous, je ne sais pas lequel."
Faisait-elle allusion au passé d'avocat de Nicolas Sarkozy ?
A la fin des années 1990, le futur président de la République française "accompagnait ses clients fortunés pour gérer leurs affaires en Suisse"... ici. Peut-être, l'âge venu, ne trouve-t-il plus moral d'avoir ainsi dû gagner son pain à la sueur de son front dans un affreux paradis fiscal, qui accueillait alors nombre de ses amis, grands sportifs et grands chanteurs. S'il tente d'oublier ce passé, des banquiers genevois s'en souviennent...
Peut-être trouve-t-il plus moral, après avoir achevé de ruiner son pays, par des dépenses inconsidérées, dans la lignée de ses prédécesseurs, socialistes et gaullistes, de lancer ses limiers fiscaux sur la trace de ceux qui, pour ne pas tout perdre, cherchent à s'évader de ce véritable enfer fiscal qu'est devenue la France pour tous ceux qui entreprennent.
Enfer fiscal ? La France serait un enfer fiscal ?
"En 2011, c’est à partir du 22 juillet que les Français cesseront de travailler pour le seul profit de la sphère publique et pourront enfin bénéficier des fruits de leur labeur. Entre 1999 (date de la première célébration du Jour de libération fiscale par Contribuables Associés) et 2009, ce jour avait oscillé entre le 10 et le 17 juillet. C’était déjà accablant pour le contribuable ! Cette année, c’est le 22 !" [ voir ici, sur le site de Contribuables Associés].
Francis Richard