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Forcément, avec les emmerdements que François Hollande a eu a traiter pour l'accord avec les écologistes hier, il n'en fallait pas plus pour que les piliers de comptoirs UMP de l'assemblée se gaussent cigare au lèvre et main sur la brioche. Les pros de l'atome ont ciblé leur attaque du coté sensible et du coté de l'aile verte.Et comme ces andouilles d’énarques ne comprennent rien à rien mise à part l'administration (et encore), ils se mettent à débiter n'importe quelles conneries en jouant sur la peur de la dé-nucléarisation et comme les gens sont proches de leurs télés ou de leurs portables, leur raconter que du jour au lendemain que l'on va éteindre une centrale qui sent bon pour allumer un énorme poêle à charbon avec des gens des pays de Chine (expression d'un plouc que je connais qui veut dire pays asiatiques) qui pédalent, et bien ils le gobent.Les gens s'en foutent du nucléaire, quoique si on leur proposait un référendum, il suffit de discuter à la cantine du boulot, la plupart mélange nombre de centrales avec nombre de réacteurs, que les centrales des autres pays, surtout à l'est, sont toutes pourites, mais les nôtres sont au top, dans les normes, tout en inox, propre, sans fuite, toussa.Ce qui est malheureux en écoutant les Copé ou les Besson disserter sur le sujet, c'est qu'ils profitent de l'ignorance de gens, au lieu de leur expliquer pourquoi on en est là avec 50 ans de centrale à gérer jusqu'à l'agonie, ils leur font peur. L'EPR est déjà un gouffre financier, ils sont en train de nous refaire un SuperPhénix, la super grosse merde qui ne sert à rien et qui ne produit rien depuis sa construction mais au contraire qui consomme l'équivalent d'une ville de 40.000 habitants pour le refroidissement et la maintenance, pourquoi ils ne le rappellent pas ça? Les lyonnais savent que si ça pète là-bas, finit la rosette?C'est sur que ce n'est pas Eva Joly ou Cécile Duflot, trop occupé par son parachutage à Paname, qui vont jouer des coudes avec les gros bras de l'UMP embauché comme VRP de luxe pour Areva.
Heureusement que dans les journaux, on trouve encore des trucs intéressants comme la rubrique du Parisien le "Bureau de vérification de la petite phrase" que j'adore. Un homme politique dit une connerie, il est aussitôt corrigé en public avec un bonnet d’âne. Et l'âne du jour est Eric Besson avec sa super déclaration du gars qui s'y connait grave suite à l'accord PS - EELV :
«Tous les pays, l’Allemagne au premier chef, remplacent le nucléaire par le gaz et le charbon. Paradoxe absolu, c’est que cet accord consacre un recul terrible en termes de développement durable et d’émissions de gaz à effet de serre.»
On ne rigole pas de la prestation de l’élève Ducobu Besson, il ne sait pas sa leçon, c'est un cancre!
Et la réponse est à lire ici ou ci-dessous:
Selon Bernard Laponche*,expert international des questions énergétiques, ancien directeur général de l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie (aujourd’hui Ademe), l’Allemagne a déjà réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % depuis 1990, et son objectif est d’atteindre 40 % de réduction en 2020. D’une part, en diminuant sa consommation d’électricité de10 % sur les dix prochaines années. D’autre part, en misant sur les énergies renouvelables (35% en 2020). Loin de remplacer le nucléaire par le gaz et le charbon, nos voisins ont prévu d’accompagner la sortie du nucléaire par une diminution de la part des énergies fossiles, les plus nocives pour l’environnement.
Démonstration chiffrée. En 2009, l’Allemagne a produit, pour ses besoins intérieurs, 584 milliards de kilowattheures (kWh). Sur ce total,108 milliards avaient pour origine les énergies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire et biomasse),135 milliards le nucléaire, et le reste (354 milliards de kWh) les énergies fossiles — charbon, gaz et pétrole. Pour produire 526 milliards de kWh nécessaires en 2020 (-10% par rapport à 2009), le pays compte sur les énergies renouvelables à hauteur de 35 %, soit 184 milliards de kWh et sur une petite dose de nucléaire (30 milliards de kWh), l’arrêt total des réacteurs étant fixé à 2022. Resteront 312 milliards de kWh d’origine fossile, contre 354 milliards en 2009. Soit -12 % en dix ans. « A l’intérieur des énergies fossiles, les Allemands ont prévu de diminuer la part du charbon (44 % en 2009), au profit du gaz qui émet moins de CO2. Par ailleurs, ajoute l’expert, ils modernisent leurs centrales à charbon, de sorte qu’elles émettront moins de CO2. » L’Allemagne aura ainsi réduit de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre en trente ans, contrairement à ce qu’affirme le ministre.
* Auteur d’« En finir avec le nucléaire », avec Benjamin Dessus, au Seuil.