Par Bernard Vassor
En janvier 1871 les soldats de ligne logés chez les habitants de Montmartre venaient laver leur linge dans la fontaine de la place
Le rêve est de ne pas dîner
Mais boire, causer, badiner.
Charles Cros
Rare document concernant la place Pigalle de on origine. A l'époque : barrière Royale, ce qui nous permet de le dater entre la construction de l'enceinte des Fermiers généraux et de la révolution.
A l'emplacement actuel des "Folies Pigalle" il y avait au XVIII° siècle un puits "encagé" fermé à clé, dont seules les religieuses de l'abbaye avaient l'usage. Il s'appelait, je ne sais pas trop pourquoi le "puits Trezel"
Nous devons l'édification de ce quartier à un ministre de Napoléon, préfet de police : Le comte Nicolas-Therèse-Benoit Frochot (1761-1828). Avocat au parlement de Bourgogne, il fut chargé de rédiger les cahiers de doléances du tiers-état. Ami de Mirabeau quile désigna comme son exécuteur testamentaire. Il fut emprisonné en 1793 comme suspect. La mort de Robespierre va lui permettre d'éviter la guillotine. Il fut nommé préfet de Paris en 1800. A ce titre Bonaparte le chargea de construire des cimetières afin de les faire sortir hors de Paris. Frochot s'était rendu acquéreur lors de l'expropriation des bien écclésiastiques et de la vente des biens nationnaux, d'une parcelle de terrain correspondant à l'emplacement du cimetière de la paroisse Saint-Roch formantun quadrilataire des actuelles rues Notre-Dame-de-Lorette, rue des Martyrs, place Pigalle versant sud, et rue Pigalle. Son action pour la ville de Paris fut très bénéfique, il réorganisa les hospices, les écoles, allégea l'octroi, modifia le régime des prisons. Après la mort de Bonaparte en 1804, l'empereur Napoléon le récompensa largement. Nommé Conseiller d'état, chevalier d'Empire et annobli avec un titre de comte. En 1812, il fut manipulé dans un complot, où on lui fit croire que Napoléon était mort pour favoriser la conspiration de Mallet. Il fut destitué, mais (encore une girouette) Louis XVIII en 1814 lui accorda une pension pendant l'exil de Napoléon à l'île d'Elbe. Pendant les Cent-jours il devint préfet des Bouches-du-Rhône. La restauration fut fatale à sa carrière. En 1826, un nommé Brack, propriétaires de la parcelle occupant l'actuelle place, et de terrains avoisinants demandt l'autorisation d'ouvrir deux voies conduisant de la rue Notre-Dame-de Lorette jusqu'à l'ancienne barrière Pigalle. Il lui fut accordé par ordonnance royale le pecement de ces rues à la condition de crér une place semi-circulaire devant la Barrière de Ledoux. La rue porta le nom de "rue Brack", puis de rue de la Nouvelle Athène, et enfin de rue Frochot en 1830.La place Pigalle et ses cafés :
Aménagée en quarts de cercle en 1826, après le percement des avenue et rues Frochot et Dupéré à la barrière Montmartre (ou barrière Pigalle). La fontaine en son centre aété inaugurée en 1863. Jusqu’alors, à l'ouest de cette fontaine, un "puits encagé" devant la rotonde de la barrière décorait le lieu. On n’y puisait plus d’eau depuis longtemps, mais le puits existait quand même dans ce quartier Bréda où fleurissaient lorettes peintres et modèles de tout acabit. De chaque côté de la rotonde se trouvait une guérite près de la grille du "mur murant Paris" C’est le 22 mai 1862 que Gabriel Davioud (1823-1881), architecte, présenta son projet. La fontaine est construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Dans une lettre du 29 juin 1868 de la Direction des Eaux et Egouts de Paris, on note : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier ».
La conséquence en est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.
C’est dans la seconde moitié du 19ème siècle que la place Pigalle va jouer un rôle important dans la vie artistique parisienne.
Au n°1 se trouvait le café « Abbaye de Thélème » où les garçons étaient habillés en moines et les serveuses en moniales.
Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installe en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients vont s’empresser de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêchera pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait comme journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. Cet endroit est aujourd’hui un lieu de striptease.
Aux confins de la rue Pigalle, à la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites de l'octroi et qui étaient le passage des boeufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine s’installa un autre marchand de vin. Quelques années plus tard (vers 1855), que cet endroit sera connu sous le nom de "Nouvelle Athènes". C’est aujourd’hui le n°9 place Pigalle.
Au n°11, les Folies Pigalle ont remplacé les ateliers d’artistes qui se trouvaient là et où notamment Puvis de Chavannes (entre autres artistes) y avait son atelier.
Au n°13 enfin, au rez-de-chaussée du bel immeuble construit en 1879, se trouve le grand café Les Omnibus, le « marché aux musiciens »jusqu’à la fin des années 1960 et qui tient son nom de la ligne Pigalle-Bercy établie à côté de « La Poste aux Chevaux »,
................ Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installait en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients vont s’empresser de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêcha pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait de journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. A la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites et qui était le passage des boeufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine. Alfred Devau écrivit en 1865 que cétait bien un café à l'époque, et qu'il ignorait pourquoi il avait été baptisé ainsi et que même les habitués les plus anciens seraient bien embarrassés comme lui pour répondre à cette question ! L'enseigne indiquait bien le nom de "Café de la Place Pigalle". Ce n'est que bien plus tard, pour attirer les touristes que fut le nom du café fut transformé en "Rat Mort"La place telle que nous la voyons aujourd’hui date de 1827. Elle a été aménagée en deux demi-cercle coupés par l'emplacement du mur de la barrière des Fermiers Généraux.
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La fontaine :
Gabriel Davioux a fait sa carrière à la préfecture de la seine au service d’Alphand à partir de 1856., il fut chargé d’installer 15 fontaines dans Paris qui seront inaugurées le 2 août 1862.Ces bassins à l’origine, entourés d’un espace gazonné et d’une grille ouvragée seront refaits au XX° siècle.
Le 22 mai 1862 Davioud présente son projet pour la place Pigalle, la fontaine est construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde Ledoux.
Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Une lettre du 29 juin 1868 de la direction des eaux et égouts de Paris indique : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier »
La conséquence de cet état de fait est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture
AP. VO 3 185. dans la lettre du 29 juin, le Contrôleur de la direction des Eaux et.. propose la mise en place d’une grille de fer sur le pourtour de la vasque.
La barrière qui a changé de nom en fonction des évènements, révolution oblige ! barrière, royale, barrière Montmartre, barrière du Chemin des Dames (non ! ce n’est pas ce que vous croyez, les « dames » étaient les abbesses qui régnaient sur la butte Montmartre) enfin, barrière Pigalle. La fontaine en son centre date de 1862. Jusqu’alors, à la place de cette fontaine, un "puit encagé" devant la rotonde de la barrière décorait le lieu. On n'y puisait plus d'eau depuis longtemps, mais le puits existait quand même dans ce quartier Bréda où s’installèrent lorettes peintres et modèles. De chaque côté de la rotonde se trouvait une guérite accostée au « mur murant Paris » C’est le 22 mai 1862 que Gabriel Davioud (1823-1881), architecte, présenta son projet. La fontaine fut construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal qui supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Dans une lettre datée du 29 juin 1868 de la Direction des Eaux et Egouts de Paris, nous pouvons lire : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier » La conséquence en est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.
Davioud Gabriel, ,Paris et ses fontaines, action art de la Ville de Paris 1995
Café « La Nouvelle Athènes »
Par Bernard Vassor ©2005
Propriété rue Pigalle N° 66 ancien N° 96 ( 9 place Pigalle)
Descriptif sommaire de la propriété :
Maison ayant entrée de porte simple. Sa façade sur la place de la Barrière Montmartre ; elle se compose (d’une bâtisse à illisible… rayé) de deux pavillons à droite et à gauche réunis au bâtiment principal, le tout simple en profondeur et élevé sur caves. .terre plain de rez-de-chaussée et 5 étages carrés dans une partie seulement.
En avant se trouve un bâtiment à rez-de-chaussée seulement élevé sur l’emplacement d’une ancienne cour et qui forme une salle de café.
Construction en moellon et pans de bois couverture en zinc, desservie par un escalier étroit et mal éclairé il n’y a ni cour ni eau.
5 fenêtres de face aux 2 premiers étages et 3 aux autres.
2 boutiques et 6 logements et ateliers.
(Cette description du cadastre ne mentionne pas la partie du rez-de-chaussée construite en brique constatée lors de la destruction de l’immeuble en 20… !)
Maison construite en 1835, elle n’avait alors qu’un étage, les 2 et 3°étages ont été ajoutés en 1842.
Les 4 et 5° en 1845 ; c’est seulement en 1845 que la salle de café a été construite à la place de la cour.
Cette maison a une certaine apparence à l’intérieur, mais elle ne comprend que de petits logements sans valeur, et des ateliers qui n’en ont guère que le nom.
Le café seul a de l’importance….
La demoiselle Marie Anne Rose GINISTY, habitant à Batignolles rue Trezel numéro 27 a acquit les titres de propriété le 13 juillet 1844
« d’une maison dont la façade sur la place de la barrière Montmartre »
Le premier cafetier en 1846 était : Daverat Martin limonadier, bail le17 avril 1846.
Description du cadastre :
Entrée de porte simple :
N°1
A gauche à l’angle grande salle de café (emplacement rue Pigalle, rue Frochot) salle de billard non séparée du café avec vitrage ( ?) à droite cabinet rue Pigalle, cabinet noir sur cave en soupente.
A gauche grande salle de café, laboratoire divisé, escalier en soupente ch à c. Cabinet avec œil de bœuf, autre cabinet, porte terrasse.
A droite rue Pigalle une échoppe rue Frochot petite boutique à fenêtre cintrée. Occupée en 1860 par un nommé Bagné, cordonnier à façon
Puis, occupé par Dangeville (sans prénom ) de 1854 à1859, l’endroit était alors appelé par les familiers le « Café Dangeville » ou bien « la Nouvelle-Athènes ».
En 1859, c’est un nommé Michaud limonadier qui devient propriétaire de ce café.
Il est alors fréquenté par « les rapins du café de la Nouvelle Athènes* », on l’appellera aussi « le café des Républicains » sous Napoléon III et « Le café des intransigeants » nom donné aux impressionnistes avant-l’heure.
Un des premiers noms de locataire du 66 rue Pigalle ( entrée de l’immeuble côté rue Pigalle, la deuxième entrée étant rue Frochot ) est celui du précurseur Eugène Boudin. On se plait à rêver de Charles Baudelaire attablé avec son ami Paul Delvau, et écrivant au dos d’un menu son « Ode à Paris vu de Montmartre »
Pendant le siège de Paris et la Commune, ce sera avec « Le Rat Mort », un lieu de réunion des Gardes nationaux du IX° et XVIII° arrondissement.
Après la Communes et la fermeture du « Guerbois » Manet vint y porter ses pénates.
La liste des artistes qui ont hanté ce lieu est particulièrement impressionnante ; parmi ceux-ci, nous pouvons citer Edgar De Gas qui a immortalisé les buveurs d’absinthe avec son célèbre tableau ( l’Absinthe ) où figurent son ami Marcelin Desboutin et le modèle Ellen André, qui fréquentaient aussi le « La Roche » café voisin de la rue Notre-Dame de Lorette. Suzanne Valadon et Zandomeneghi (collection privée Milan) Jean-Louis Forain représentant la toile « Au Café de la Nouvelle Athènes » ; Toulouse-Lautrec faisant un pastel de son ami Vincent devant un verre d’artémisia absinthium. Manet, dont « La Prune » a été selon certains réalisée dans ce lieu.
L’endroit était fréquenté aussi par des écrivains, des modèles ( Victorine Meurant immortalisée par Manet dans Olympia ), des collectionneurs, des marchands de tableaux, et de jeunes dames fort accueillantes, sur la place Pigalle se tenant à l’époque « Le marché aux modèles » femmes et hommes attendant le bon vouloir des peintres à la recherche d’inspiration.
Le préfet de police ajoutera même une catégorie : « les anti-phisitiques » dont il fait une description particulièrement sarcastique. Des voyous et les petites bonnes du quartier complètent la clientèle.
Un habitué du lieu vient en voisin (il habite le 10 place Pigalle), souvent seul, il est l’objet de moqueries et des quolibets. C’est Jean Lorrain, qui, fardé outrageusement les cils couverts de mascara les mains soigneusement manucurées et porvu d’une bague à chaque doigt, l’auteur de « La Maison Philibert » cherche l’inspiration avant d’aller s’encanailler dans les « bordels de barrières ».
Le premier étage est réservé aux joueurs de billard.
En 1902 une chanteuse de rues Eugénie Buffet loua le premier étage pour en faire un
Café Concert.
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Georges Moore, confessions d’un jeune Anglais :
« La Nouvelle Athènes est un café de la place Pigalle. (….) bien qu’inconnue, l’influence de la Nouvelle Athènes est enracinée dans la pensée artistique du XIX° siècle. (…) Je vois la figure pâle de ce café, le nez blanc de ce bloc de maisons arrivant à la place, entre deux rues. Je vois jusqu’au bout de la pente des deux rues, et je sais les boutiques qui s’y trouvent. J’entends la porte vitrée du café grincer sur le sable quand je l’ouvre. (…) à cinq heures, l’odeur végétale de l’absinthe ; bientôt on monte de la cuisine la soupe fumante, et à mesure que la soirée s’avance, ce sont les odeurs mêlées des cigarettes, du café et de la petite bière. Une cloison s’élevant de quelques centimètres au dessus des chapeaux sépare la devanture vitrée du corps principal du café. Les tables de marbre habituelle sont là ; là nous avions l’habitude de nous assoire et de faire de l’esthétique jusqu’à deux heures du matin. Quel est cet homme dont les yeux proéminents brillent d’excitation ? C’est Villiers de L’Isle Adam (…) il raconte à cette blonde fille, aux paupières lourdes, à l’air stupide et sensuel..
(…)A ce moment la porte vitrée grinça sur le sable du plancher, et Manet entra, (…) il s’assied à côté de Degas, cet homme aux épaules raides, vêtu d’un costume poivre et sel, il n’y a rien chez lui qui soit français d’une façon bien tranchée excepté sa cravate. Ses yeux sont petits, ses paroles sont incisives, ironiques, cyniques
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Le quartier deLa Nouvelle Athènes(du sud de la Place Pigalle, aux rues de Clichy, de Châteaudun, et des Martyrs)
a donné son nom au Café qui, dès 1855 accueillait les artistes deMontmartreet en particulier les peintresque l'on appela les"Intransigeants", puis à partir de 1874 les"Impressionnistes"
S’y réunissaient.Degasy a peint plusieurs tableaux, dont "L’Absinthe"en 1875
Entre 1930 et 1936, au 1er étage, rue Pigalle le club de jazz Bricktop'sréunissait la haute société parisienne.
Les jazzmen américains et français y faisaient les beaux jours du Jazz à Montmartre: Mabel Mercer, Alberta Hunter,
Irving Berlin, Django Reinhardt, Stéphane Grapelli, Louis Armstrong, Duke Ellington, Ethel Waters…
Cole Portery écrivit"Love for sale","Night & Day ","Miss Otis regrets"…
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Le Rat MORT :
Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installait là en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients s’empressèrent de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêcha pas le café de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait de journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. A la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites de l'octroi ce qui était le passage des boeufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine. Pendant un siècle d'existence, ce café connut plusieurs propriétaires et changea plusieurs fois de statuts. Après avoir fait concurence "à la Nouvelle Athènes" le café aménagea un restaurant au premier étage, puis le transforma en cabinets particuliers. Une brasserie de femmes pour femmes s'installa, puis de nouveau le premier étage fut de nouveau loué pour des réunions d'artistes.
SOURCES :
Bibliothèque Forney
Archives de Paris,
Archives nationales,
Archives Bernard Vassor
Achives P-E Seda
Bibliothèque Jacques Doucet
MISE A JOUR LE 18/11/2011