Après plusieurs jours de cacophonie et de menaces par médias interposés, Europe Ecologie Les Verts (EELV) et le parti socialiste sont parvenus à mettre de côté leurs divergences sur la question de l’avenir de la filière MOX. Retour sur un couac… et ses potentielles conséquences.
Mardi 15 novembre, au terme de plusieurs semaines de négociations, EELV et le PS parviennent à trouver aux forceps un accord de majorité en cas de victoire en 2012. La question de la sortie du nucléaire, centrale pour les écologistes mais rejetée par François Hollande a compliqué les débats, tout comme l’inflexibilité du candidat socialiste sur la poursuite du chantier de l’EPR de Flamanville.
Toutefois, quelques heures après la publication de cet accord, le site d’information Mediapart révèle que dans la version présentée par le PS, un paragraphe sur l’abandon de la filière MOX (un combustible nucléaire issu du recyclage de déchets radioactifs que les écologistes dénoncent depuis longtemps) manque.
Selon des informations de presse, il semblerait que François Hollande, après avoir été averti par le groupe Areva de l’impact pour l’emploi (estimé à 14.000 emplois) d’un abandon, ait opposé son veto à cette partie de l’accord… Et les responsables EELV de s’indigner de voir le PS ne pas respecter la parole donnée.
Après trois jours d’imbroglio, socialistes et écologistes sont parvenus jeudi à un accord sur l’avenir de la filière MOX. Le paragraphe incriminé a été réintroduit dans la version présentée par le PS même si l’entourage de François Hollande semble interpréter cette mention de façon bien différente des écologistes.
La question du MOX pourrait en effet encore empoisonner les relations PS/EELV car en filigrane du compromis annoncé jeudi par les négociateurs Michel Sapin et Jean-Vincent Planté, se cache deux visions différentes : pour EELV, la perspective d’un abandon à terme de la filière MOX ; et pour le PS, une simple réduction de voilure ne remettant pas en cause l’emploi, notamment dans l’usine de retraitement de La Hague.